Communiqué de presse
William Eggleston
Paris
En réponse à une invitation de la Fondation Cartier, le photographe américain William Eggleston mène depuis trois ans un vaste travail photographique sur la ville de Paris. Prises au fil des saisons par celui qui est considéré comme l’un des pères de la photographie couleur, ces nouvelles images dévoilent le pittoresque et le cosmopolite, le sublime et le trivial, le quotidien et l’extraordinaire.
Cette exposition est aussi une occasion unique de découvrir, en regard des photographies, une récente série de peintures – un aspect peu connu du travail de l’artiste dévoilé ici pour la première fois au public. La série de photographies Paris constitue la troisième commande que William Eggleston réalise pour la Fondation Cartier, après Déserts (2000) et Kyoto (2001), reflétant ainsi l’engagement durable de la Fondation envers les artistes qu’elle accompagne.
La série Paris
Si William Eggleston a régulièrement photographié dans le monde entier, son travail est surtout associé au Sud des États-Unis, où il a toujours vécu. La commande de la Fondation Cartier a donné lieu à une rencontre inattendue entre ce photographe, qui se singularise le plus souvent par son goût pour le local et l’intime, et une ville qui bénéficie d’une représentation très forte dans l’imaginaire collectif.
Au cours de ses différents séjours, William Eggleston a exploré Paris pour en saisir les multiples couleurs. Il a ainsi renouvelé la tradition des promenades photographiques dans Paris, s’inscrivant dans le sillage d’Eugène Atget ou Henri Cartier-Bresson. Ses images font écho aux oeuvres de ses glorieux prédécesseurs, tout en portant la marque originale de son style.
Comme la plupart de ses travaux, cette série témoigne de l’audacieuse adresse d’Eggleston, qui se distingue de façon remarquable dans son approche de Paris en tant que sujet photographique. Images du quotidien « Lorsque les gens me demandent ce que je fais, raconte Eggleston, je leur réponds que je prends des photos de la vie d’aujourd’hui. »
De nombreux clichés de la série Paris témoignent de son intérêt pour le quotidien, comme lorsqu’il saisit deux enfants jouant dans un café, des motos arrêtées au feu rouge, des reflets dans les vitres d’une voiture, des graffitis sur les murs ou bien des passants anonymes. Eggleston a souvent exprimé son aspiration à une photographie « démocratique ».
Pour lui, tout peut être photographié et tous les éléments d’une image doivent être de même importance et susciter le même intérêt. Dans une ville connue pour ses monuments légendaires, son oeil est constamment attiré par des sujets qui passent généralement inaperçus : les fleurs en plastique d’une vitrine, les détails inhabituels d’une sculpture, un sac-poubelle transparent rempli de déchets.
Il voit une beauté étrange dans le kitsch comme dans les objets abandonnés ou hors d’usage de la vie urbaine. L’inattendu dans le paysage urbain Toutefois, la façon caractéristique dont Eggleston « dégaine » son appareil photo, et qui suppose une coordination particulière de la main et de l’oeil, confère aux sujets urbains les plus banals quelque chose d’inhabituel.
Lorsqu’il vise son sujet, l’artiste crée des cadrages surprenants et n’hésite pas à couper les silhouettes ; captant l’instant, William Eggleston ne réalise qu’une seule et unique prise de vue de chaque sujet.
Il parcourt le monde avec le regard neuf d’un étranger, enregistrant spontanément, avec une apparente ingénuité, les aspects inattendus du quotidien le plus trivial. Dans ses photographies, la vision d’un détail ou l’inclinaison d’un point de vue empêchent parfois de percevoir le contexte d’une scène et stimulent ainsi l’imagination.
Peinture et musique
En regard de ses photos, Eggleston présente une série de peintures abstraites et colorées ainsi que des petits carnets de dessins – cette forme d’expression alternative offrant un contrepoint à l’instantanéité de la photographie. Pianiste accompli et fervent admirateur de Jean-Sébastien Bach, William Eggleston aime peindre et dessiner durant des heures tout en écoutant de la musique.
Dans ses créations de petit format, couleurs et formes révèlent l’amour qu’il porte au peintre abstrait du début du modernisme, Wassily Kandinsky, ainsi que son intérêt pour les rapports entre peinture et musique.
Ces oeuvres permettent de mieux comprendre la façon unique dont William Eggleston compose ses photographies, utilisant les couleurs comme éléments structurants au même titre que les formes. Par la couleur, ses peintures, tout comme ses photographies de Paris, acquièrent le dynamisme des rythmes structurés de Bach.
Publication
William Eggleston, Paris. Un livre spécialement réalisé par William Eggleston dans le cadre de l’exposition, qui met en regard ses photographies de Paris avec des peintures inédites.
Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris / Steidl, Göttingen. 2 volumes reliés, 100 reproductions couleur. Date de publication : avril 2009
Les Soirées Nomades
Dans le cadre des expositions William Eggleston et Beatriz Milhazes, les Soirées Nomades proposent un programme exceptionnel de spectacles et de concerts.
Programmation détaillée sur www.fondation.cartier.com