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Parcours croisés. Alain Kirili, sculptures. Ariane Lopez-Huici, photographies.

Patrick Ramade a eu l’idée de confronter l’œuvre d’Alain Kirili et d’Ariane Lopez-Huici dans une même exposition. Cette dernière propose d’effectuer des rapprochements, des croisements, entre les œuvres de ces artistes (sculpteur et photographe), qui forment un couple dans la vie comme dans la création.

Information

Présentation
Patrick Ramade
Parcours croisés. Alain Kirili, sculptures. Ariane Lopez-Huici, photographies.

Depuis leur rencontre, à la fin des années soixante-dix, Alain Kirili et Ariane Lopez-Huici partagent leur existence entre Paris et New York, chacun d’eux poursuivant une aventure artistique propre, l’un dans le domaine de la sculpture abstraite, l’autre celui de la photographie.

Ariane Lopez-Huici concentre son travail sur le corps, dans des séries en transgression avec les canons de beauté conventionnels, lui permettant ainsi d’explorer l’intime mais surtout les blessures et la part de mystère de chaque être.

L’art d’Alain Kirili, d’abord minimaliste, s’oriente vers une abstraction constante, tempérée par la sensualité du modelé et la force virile du métal. Son goût de la verticalité s’exprime aussi dans des dimensions monumentales. Adepte passionné du dialogue entre les cultures, les générations, et toutes formes d’art, Alain Kirili se devait de rencontrer Ariane Lopez-Huici, sa propre épouse, selon ce principe dynamique d’échange puisqu’ils partagent un même amour de la vie où se conjuguent sensualité, spontanéité du jazz, puissance universelle de l’abstraction, rigueur du noir et blanc…

C’est tout l’enjeu de cette exposition et de ce catalogue que de présenter dans une vision rétrospective le parcours croisé de deux destins de créateurs dont les œuvres nous entraînent au cœur de leur imaginaire, dans les vastes salles lumineuses du musée de Caen et au fil des pages, devenues un moment le lieu de rencontres inédites et insolites.

«Le partage qu’Alain Kirili et Ariane Lopez-Huici ont fait de leur vie consiste en une production qui dure maintenant depuis plus de trente cinq ans — ce qui n’est plus guère habituel à notre époque de relations fugaces. Inévitablement, ce fut aussi un partenariat artistique, sans toutefois qu’il soit facile pour un tiers d’y discerner les influences spécifiques qu’ils ont exercées l’un sur l’autre, tandis qu’ils donnaient l’un à l’autre et recevaient l’un de l’autre.

L’esthétique et la morale du corps — tel est le domaine principal sur lequel les œuvres pourtant si différentes d’Ariane Lopez-Huici et de Alain Kirili se rejoignent. Mais chacun habite ce territoire de manière singulière. Certaines de leurs différences proviennent, et c’est on ne peut plus naturel, des différences qui existent entre la sculpture et la photographies entendues comme entités matérielles. Une sculpture en trois dimensions est déjà en soi une sorte de corps qui surgit dans la réalité de l’espace.

Par contraste, une photographie est un bout de papier lisse dépourvu de figure qui lui appartienne en propre; si elle concerne le corps, encore est-il nécessaire de faire appel à l’imagination — ce qui ne veut pas dire qu’elle relève nécessairement de l’imaginaire. Au contraire, elle en appelle toujours à une présence empirique (encore que cette dernière soit fixée dans le passé dès lors que la photographie aura été pour de bon tirée).»
Barry Schwabsky

Avec les textes de Patrick Ramade, Yannick Haenel et Barry Schwabsky.

Sommaire
— Parcours croisés, par Patrick Ramade
— Surgissement à deux, par Yannick Haenel
— Duo absolu, par Barry Schwabsky
— Entretien, Alain Kirili et Ariane Lopez-Huici
— Portfolio
— Liste des œuvres exposées
— Biographies des artistes
— Bibliographie sélective

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