Parallele I-IV

L’exposition « Parallele I-IV » à la galerie contemporaine du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice présente une installation d’Harun Farocki, exploration de la représentation du réel dans les jeux vidéo.

Parallele I-IV retrace l’histoire du jeu vidéo

L’installation Parallele I-IV d’Harun Farocki, une de ses œuvres les plus importantes, est aussi une des dernières recherches qu’a menées le cinéaste allemand décédé en 2014. En quatre volets, l’installation retrace et analyse la fulgurante histoire du jeu vidéo, à travers des jeux comme Zelda, Mario Bros ou Grand Theft Auto. Elle questionne le régime de l’image et de la représentation du réel qu’ils incarnent et met à l’épreuve les limites de ces univers artificiels, sans les célébrer ni les dénoncer.

Le premier acte de l’installation vidéo, Parallele I, se focalise sur la façon dont a évolué la représentation des éléments naturels depuis la naissance de l’image numérique et les premiers jeux vidéo des années 1980 jusqu’aux graphismes extrêmement sophistiqués des jeux vidéo actuels dans lesquels par exemple les surfaces aquatiques renvoient des reflets de lumière, la végétation se courbe au passage d’un personnage ou encore le vent fait bruisser les feuilles des arbres.

Harun Farocki montre les limites de la représentation du réel dans les jeux vidéo

Avec les deux actes suivants, Parallele II et III, Harun Farocki poursuit son étude en explorant les limites virtuelles et symboliques du rapport mimétique qu’entretiennent les jeux vidéo avec le réel. Pour cela, il tente en vain de dépasser les invisibles frontières des territoires dessinés et dévoile ainsi le caractère déterminé et clos de l’univers virtuel : les sols sont impénétrables, les roches sans épaisseur et les étendues d’eau sans profondeur.

Enfin, Parallele IV est consacré aux personnages des jeux vidéos, dont les limites psychologiques et comportementales correspondent aux limites topographiques précédemment analysées. Harun Farocki met en lumière les sentiments humains stéréotypés qui sont attribués aux personnages comme la peur, la passivité, la colère ou la défense, et le panel restreint des réactions prévues ainsi qu’une absence de mémoire qui fait des personnages des automates.

L’installation Parallele I-IV renvoie une passionnante analyse des univers numériques. Elle incite à s’interroger sur le rapport au réel qu’ils esquissent et à remettre en question la séduction qu’ils exercent.