Edouard Prulhière
Parallax-Limbo
L’œuvre d’Edouard Prulhière questionne l’évolution de la peinture à travers ses outils, ses matériaux et ses formes d’où s’extraient notamment le mouvement, la pulsion et l’intensité à travers la permanence du geste. Les diverses manipulations au sein de sa pratique transposent et questionnent la relation de la peinture à l’espace.
Différents éléments se révèlent dans son œuvre: la question de la déconstruction et de la reconstruction, les relations qu’il entretient avec l’objet-tableau, le geste, l’espace, l’architecture d’un lieu ainsi que l’espace d’illusion de la peinture.
Comme l’explique Tristant Trémeau, l’artiste «réagit en assumant un désir d’expérimentation, privilégiant l’improvisation, l’informe, l’hybridation et les contrastes de gestes, de formes, de modes de dépôt et d’application de la peinture sur la toile, elle-même manipulée, contournée, renversée pendant le processus de production à la forme des tableaux.»
Edouard Prulhière expose ainsi les nombreuses options de dé(con)struction du tableau qui caractérisent son travail: toiles immenses et avachies, éclaboussures et coulures, ballots suspendus, châssis broyés, etc.
«Depuis 2006, à travers mes différentes expositions et quand les lieux et les possibilités se présentent, j’engage un travail de peinture ou de dessin directement sur les murs de l’espace d’exposition. Ce travail est pour moi directement relié à la question du paysage à travers l’illusion de l’espace que crée la peinture. Dans cette stratification de sens il s’agit d’investir le développement de la peinture et du dessin au sens large de leur réalité contemporaine et de ce qui constitue la fabrication d’une image. Le propre de ma peinture est de saisir des informations en dehors de son territoire, de constituer des signes dans un immense répertoire, de concevoir des situations réelles et imaginaires et d’en tirer une matérialité plastique. Ces emprunts et captures constituent parfois une synthèse qui participe à la stratégie propre de ma démarche […] Il n’est pas question ici de performance mais d’un désir de déploiement de l’expérience de ma peinture en dehors de l’atelier.»