Joan Bennassar Cerdà , Andrés Senra, Jennis Li Cheng Tien, Jorge Fuembuena, David Crespo, Tomà s PizÃ
Paradis terrenal. Carte blanche à Addaya
Les œuvres sélectionnées pour l’exposition — photographies, peintures, vidéos et installations — ont été produites dans des contextes et des perspectives multiples, toutes portent un intérêt particulier à la communauté, à la relation de l’individu avec son entourage. Elles ont trait au désir et à la recherche d’un monde meilleur.
Permanent vacation présenté par Joan Bennassar Cerdà est une réflexion autour du projet Tropical island situé dans une coupole en périphérie de Berlin; ce complexe touristique évoque immédiatement le film The Truman show de Peter Weir (1998). D’autres s’intéressent à des formes de vie alternatives, comme le travail d’Andrés Senra portant sur la communauté autogérée de Christianina, un espace occupé depuis 1973 au cœur de Copenhague dans la volonté de matérialiser une ville complètement autonome et détachée de l’Etat.
Jennis Li Cheng Tien propose Counterforce, cette vidéo est le résultat d’une recherche sur le principe de «Schrebergarten» (potager urbain) et la méthode créée par M. Schreber relative à sa théorie de l’énergie excessive des jeunes et leur nécessité de liberté. Ce projet artistique et scientifique éprouve nos comportements contemporains inhérents à la recherche du bonheur, quête qui semble nous éloigner chaque fois plus de l’humanité, de la nature par les avancées scientifiques et technologiques, de la vie en communauté (bien que nous vivions de cette façon), et privilégierait l’individuel sur le collectif.
Cette vidéo rejoint le travail photographique de Jorge Fuembuena: Wood stories, recherche portée sur les communautés autonomes qui militent pour le «réensauvagement» («rewilding»). Jorge Fuembuena s’est plus particulièrement intéressé à l’occupation de la ZAD (Zone à Défendre), territoire prévu pour la construction du futur aéroport international à Notre Dame des Landes de l’agglomération nantaise.
Fuera de juego de David Crespo a été réalisé au cours de sa résidence à Berlin et porte sur le jeu et les loisirs développés dans les parcs et zones naturelles de la ville. Par le biais de ce projet, l’artiste analyse l’immigration de jeunes espagnols vers cette ville et la situation paradoxale qui en émerge: l’Espagne est un paradis perdu pour des personnes contraintes à devenir immigrées, bien que ce même pays continue d’accueillir des touristes et résidents étrangers dans des urbanisations résidentielles, hermétiques à la réalité du pays.
Tomà s Pizà , présente également le résultat d’une bourse de résidence au Karl Hofer G de Berlin. Son Å“uvre BerlÃn ausgedehnt se compose d’une série de peintures de paysages de Teufelsberg, un complexe en ruines, érigé sur une montagne de décombres déplacés avec l’intention d’occulter à jamais les restes d’un autre édifice. Au travers de ces peintures l’artiste aborde les thèmes de la dystopie, du monde après l’effondrement de sa civilisation. Apparait ainsi une nouvelle manière de faire l’Histoire, en se rappelant des oublis opérés par la modernité: il n’y aura pas de paradis sans mémoire.
Le paradis terrestre se trouve ici, nous devons simplement ouvrir les yeux, le voir, le ressentir et surtout ne pas le détruire. Les générations futures sont là !