Hema Upadhyay, Céleste Boursier-Mougenot, Christophe Beauregard, Gu Dexin, Moataz Nasr, Zimoun, Joana Vasconcelos
Par Nature
Souvent associée aux images de pureté, de beauté et de prodigalité, la nature est — croit-on — bonne, généreuse, harmonieuse. Héritage d’une vision rousseauiste? Mythe du Jardin d’Eden? La nature serait évidemment, «par nature» naturelle.
Et si rien n’était moins vrai? Si elle n’était que le miroir de l’homme: une représentation culturelle, dont le plus haut degré de sophistication serait produit par l’art? L’art des paysagistes (et des paysans qui sont les premiers à modeler la terre nourricière), des jardinistes, des créateurs in situ qui installent leurs Å“uvres sur un flanc de montagne, dans un désert éloigné, (le mouvement du Land art, de l’arte povera notamment).
«Par Nature» se situe à rebours de certains discours angéliques sur Dame Nature, sans rapport explicite avec une approche écologique et environnementale du sujet. Cette ambitieuse exposition d’art contemporain est conçue comme une traversée, une immersion ou un parcours critique, au travers d’Å“uvres reliés par le thème de la nature. Chacune en est une métaphore. Toutes offrent aux visiteurs la possibilité d’en faire l’expérience intellectuelle, physique et organique.
Christophe Beauregard
Les images faussement sages de Christophe Beauregard, questionnent la représentation du réel. Ses prises de vue sont le fruit d’une composition photographique et ses champs d’intervention variés: faux SDF mis en scène dans la rue, enfants masqués, déguisés, corps tatoués… Il s’intéresse aux personnes qui combattent leur nature (changement d’identité des transsexuels) et à ceux qui luttent contre son legs injuste, la maladie par exemple. Le Meilleur des mondes? propose une série de portraits de personnes atteintes du VIH/sida, agencée à la manière froide d’un trombinoscope d’entreprise : le portrait d’une société en souffrance.
Céleste Boursier-Mougenot
Invité dans la volière de Céleste Boursier-Mougenot, le public y côtoie des mandarins dont les mouvements engendrent une pièce musicale en direct. Concerts de pattes sur guitares électriques, nids suspendus sur aires de jeu sablonneuses… From Here To Ear est une oeuvre vivante et éphémère. Un ensemble organique
qui réagit instasntanément aux battements d’ailes des oiseaux, aux mouvements des visiteurs et autres aléas du réel.
Gu Dexin
Né en 1962 à Pékin où il vit et travaille aujourd’hui, Gu Dexin est un artiste chinois majeur. Il expose en Chine, en Europe et aux États-Unis. En 2003, il participe à la Biennale de Venise. Il est connu pour ses expérimentations provocantes, son travail touche à l’absurde et au paradoxe. Un travail qu’il adapte spécifiquement aux sites dans lesquels il est invité à exposer.
Moataz Nasr
C’est à une expérience de transcendance que Moataz Nasr, l’artiste égyptien qui revendique son africanité, nous invite avec I am free. Désir de pureté et d’élévation que le public éprouvera en gravissant les marches de sa splendide installation. Plaisir de liberté que nous autres, pauvres humains mortels, ne manqueront pas de ressentir en se lovant sous des ailes immenses déployées en son sommet.
Hema Upadhyay
Hema Upadhyay vit à Bombay. Elle développe depuis le début des années 1990 une oeuvre qui articule expérience personnelle et histoire collective, reflétant les grandes mutations que connaît la société indienne contemporaine. L’installation This space in between you and me questionne la situation complexe de l’immigration, quelle soit choisie ou forcée.
Joana Vasconcelos
La nature du processus créatif de Joana Vasconcelos repose sur l’appropriation, la décontextualisation et la subversion d’objets préexistants et de réalités du quotidien. En partant d’ingénieuses opérations de déplacement, réminiscence du ready-made et des grammaires des Nouveaux Réalistes et du pop art, l’artiste nous offre une vision complice, mais en même temps critique, de la société contemporaine et des divers aspects qui servent les énoncés de l’identité collective, en particulier ceux qui renvoient au statut de la femme, aux différences de classe ou encore à l’identité nationale.
Zimoun
A l’aide d’éléments simples et fonctionnels, Zimoun construit des galeries de son d’inspiration architecturale. Fondées sur le rythme et le débit mécanique à l’intérieur de systèmes organisés, ses installations intègrent des objets industriels courants. D’une grande profondeur émotionnelle, le bourdonnement acoustique des phénomènes naturels dépeints dans les constructions minimalistes de Zimoun résonne sans peine. Zimoun est un artiste autodidacte résidant à Berne. Son travail a été présenté lors d’expositions individuelles et collectives, ainsi qu’au cours de représentations en Europe, en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Zimoun a reçu différents prix artistiques et statuts de résident permanent.
Vernissage
Mercredi 19 septembre 2012 Ã 19h
critique
Par nature