Dominique Angel, Martin Bruneau, Jérémy Liron, Joël Riff, Eric Rondepierre, Michaële-Andréa Schatt
Papiers d’atelier
Le dessin d’atelier (croquis, esquisse, dessin préparatoire) précède et participe à la réalisation de l’œuvre à venir, il est «territoire de liberté», il est lieu des expériences, des possibles, des aventures. Ces œuvres sur papier destinées au silence de l’atelier sont présentées ici, dans l’espace de la galerie qui se donne des «aires» d’atelier… durant six semaines.
Les dessins de Dominique Angel sont les dessins préparatoires d’une oeuvre unique à laquelle il travaille dorénavant et qu’il intitule Pièce supplémentaire, les «pièces manquantes» dans chacun des moyens d’expression qu’il utilise, sculpture, installation, photographie, vidéo, écriture.
Depuis quelques années déjà Martin Bruneau est aux prises avec les grands peintres de la peinture classique, Rembrandt, Vélasquez, Van Dyck, Goya, Gainsborough… La pratique de la citation de l’art du passé n’est pas un simple exercice, elle devient une véritable expérience, une mise en lumière de «possibles», de destins autres. Huiles sur papier, croquis, esquisses sont autant d’études qui mènent l’artiste à la Peinture.
Jérémy Liron observe le paysage et ses ruptures, celles de l’architecture, paysages qu’il arpente, qu’il photographie même. Entre vision documentaire et journal intime, la peinture surgit, revisite le paysage pour s’en éloigner peu à peu et laisser place à ce qu’il vit comme un «road movie» et qu’il nomme Landscape(s), Balnéaires…
Joël Riff est un jeune homme curieux : « Total de deux années de DSAA : soit 498 jours au 18 mai 2006, 105 livres lus entièrement, 851 expositions vues sérieusement. A suivre…. », soit un rouleau de documents recueillis au long de ses déambulations de quarante mètres et quatre vingt trois centimètres… exactement.
Les «Doubliners»(2005) d’Eric Rondepierre, sont une série de dessins réalisés d’après les photos de Dublinois prises dans la rue de la capitale irlandaise – d’où le titre inspiré de Joyce. Ces dessins sont ensuite photographiés, puis inversés en négatif. Auparavant plusieurs couches de «reproduction» (plusieurs doubles) auront été nécessaires. Les dessins présentés ici témoignent de stades intermédiaires (dessins, photos de croquis) antérieurs à la reprise sur ordinateur où ils finiront par exister, confrontés au noir et à la couleur photographique.
Pour Michaële-Andréa Schatt, l’espace du dessin – dessin à la plume aussi – est celui d’un exercice semblable aux vocalises, une manière de s’attacher à la réalité et de l’observer autrement. Il est aussi celui de la rêverie qui fournit la matrice de ses toiles. Le travail consiste ensuite à prélever des fragments pour les classer, opérer des choix et les intégrer aux toiles en cours.