Raymond Depardon, Tazio Secchiaroli, Ron Galella, Richard Avedon, Yves Klein, Gerhard Richter, Pascal Rostain & Bruno Mouron, Cindy Sherman, Andy Warhol, Viktoria Binschtok, Malachi Farrell, Kathrin Gunter, Alison Jackson, Armin Linke
Paparazzi! Photographes, stars et artistes
Le Centre Pompidou-Metz consacre une exposition pluridisciplinaire sans précédent au phénomène et à l’esthétique de la photographie paparazzi à travers plus de 600 œuvres (photographies, peintures, vidéos, sculptures, installations, etc.).
Parcourant un demi-siècle de photographies de stars, « Paparazzi! Photographes, stars et artistes » se penche sur le métier de chasseur d’images, en abordant les rapports tout aussi complexes que passionnants qui s’établissent entre le photographe et la célébrité, jusqu’à révéler l’influence du «phénomène paparazzi» sur la photographie de mode.
En associant les grands noms de la discipline, tels Tazio Secchiaroli, Ron Galella, Pascal Rostain et Bruno Mouron, à des œuvres de Richard Avedon, Raymond Depardon, Yves Klein, Gerhard Richter, Cindy Sherman ou encore Andy Warhol, qui se sont interrogés sur ce mythe moderne, l’exposition «Paparazzi! Photographes, stars et artistes» a pour ambition de définir les caractéristiques d’une esthétique paparazzi.
En 1960, dans La Dolce Vita, Federico Fellini invente la figure du «paparazzi», en contractant les termes «pappataci» (petits moustiques) et «ragazzi» (jeunes garçons). Cette pratique, qui consiste pour le photographe à traquer une célébrité afin de lui dérober une image, existe alors depuis près d’un demi-siècle. Depuis cette époque, le paparazzi, sorte de héros postmoderne, est devenu une figure mythique de la presse populaire, incarnant une sorte de portrait en creux ou de double du reporter de guerre. Le métier de paparazzi est plus complexe qu’il n’y paraît. Les paparazzi se doivent d’être ingénieux. Chacun d’entre eux possède ses trucs et ses anecdotes, autant d’éléments fondateurs du grand récit du «paparazzisme».
Les cibles sont majoritairement des incarnations de la féminité à travers différentes époques: Brigitte Bardot, Jackie Kennedy-Onassis, Liz Taylor, Stéphanie et Caroline de Monaco, Paris Hilton, Britney Spears, etc. Toutefois, les célébrités ne sont pas uniquement les victimes passives des paparazzi. Elles se défendent, refusent de se laisser prendre en photo et parfois même agressent leurs assaillants. A l’inverse, elles peuvent également entrer dans le jeu du photographe en se montrant réceptives, voire complices. Elles vont jusqu’à développer elles-mêmes leurs propres astuces afin d’échapper au «star system» et à ses contraintes.
Depuis les années 1960 et 1970, les attitudes des chasseurs d’images de la presse à scandale fascinent nombre d’artistes qui, le temps d’un projet, cherchent à se mettre dans la peau d’un paparazzi. L’esthétique paparazzi (la prise de vue au téléobjectif, le grain de l’agrandissement, le coup de flash, etc.) a également inspiré quantité d’œuvres à des artistes contemporains, tels que Viktoria Binschtok, Malachi Farrell, Kathrin Gunter, Alison Jackson, ou encore Armin Linke.
Commissariat
Clément Chéroux
Commissaires associés
Quentin Bajac et Sam Stourdzé