Communiqué de presse
Mathieu K. Abonnenc, Renaud Auguste-Dormeuil, Alain Benoit, Ghyslain Bertholon, Etienne Bossut, Didier Dessus, Daniel Dezeuze, Le Gentil Garçon, Guillaume Pinard, Lawrence Weiner
Pantagruel, la Vieille et le Lion
Pantagruel, l’un des deux géants majeurs des aventures rabelaisiennes, est né un 25 juillet, soit à la Saint-Jacques, comme l’a dévoilé Claude Gaignebet dans son A plus hault sens.
Il est donc le héraut de la période caniculaire, la réplique de ce petit diable qui, dans la mythologie populaire, jetait du sel dans la gorge des gens, les « assoiffait » et menaçait de mort ceux qui ne savaient pas se protéger du feu solaire ou, pire, s’imaginaient pouvoir le voler aux dieux ! Car la promesse d’immortalité que le feu divin donnerait à celui qui saurait s’en emparer fait des ravages.
Nombreux sont les mortels qui, comme Icare, se sont brûlés les ailes, notamment à ce moment de l’Année (cette Vieille du Carnaval populaire qui n’en finit pas de mourir et de renaître avec le cours des astres…) où le Chien passe devant le Lion et apporte avec lui sa rage et les dérèglements organiques liés au déséquilibre du sec et de l’humide.
Dans le feu, il faut introduire un principe humide, afin de produire un feu qui, au lieu de brûler, rendra tout vert (« panta-gruel ») et désaltèrera enfin. Si l’on veut escalader les cieux, mieux vaut donc se chausser d’une bonne paire de bottes et mêler une bonne dose d’eau à son vin.
C’est de cette puissance du feu caniculaire et des moyens d’y remédier que cette exposition donnera une représentation contemporaine, tout en y mêlant des images et des objets issus de la culture populaire et carnavalesque.