Léonard Barbier-Hourdin, Snejana Barteneva, Romain Baujard, Gabriel Beckinger, Yasmina Benari, Hicham Berrada, Elisabeth Boisson, Anaïs Boudot, Caroline Champetier, Alice Colomer-Kang, Ico Costa, Julien Creuzet, Joël Curtz, Jivko Darakchiev, Alexis De Raphelis, Pauline Delwaulle, Claire Denis, Constantin Dubois Choulik, Renaud Duval, Elsa Fauconnet, Tatiana Fuentes Sadowski, Alice Furtado, Clément Goffinet, Miguel Gomes, Paul Guilbert, Meryll Hardt, Louis Henderson, Raphaël Holt, Wei Hu, Zhenqian Huang, Zhi Wei Jow, Evangelia Kranioti, Pierre Mazingarbe, Gilles Meillassoux, Saito Mitsuaki, Lauren Moffat, Nicolas Moulin, Arash Nassiri, Jean-François Peyret, Netty Radvanyi, Félix Ramon, Nicolas Reeves, Nicolas-Pierre Reveillard, Dania Reymond, Gaëtan Robillard, Moussa Sarr, Ludivine Sibelle, Julia Stern, Ronny Trocker, Ana Vaz, Teddy Williams
Panorama 15. Le Grand Tour
«Le Grand Tour, orthographié de la même façon en anglais, était à l’origine un long voyage effectué par les jeunes gens des plus hautes classes de la société européenne à partir du XVIIe siècle destiné à parfaire leur éducation.
Les destinations principales étaient la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et surtout l’Italie, puis plus tard la Grèce et l’Asie mineure. Ces voyages duraient parfois plus d’un an, souvent en compagnie d’un tuteur.
Aux XVIIIème et XIXème siècles, le Grand Tour fut l’apanage des amateurs d’art, des collectionneurs et des écrivains, dont Goethe et Alexandre Dumas et eut pour effet de mettre en contact la haute société de l’Europe du Nord avec l’art antique et aida à la diffusion du palladianisme et du néoclassicisme.»
Notice Wikipédia
«Et si Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, était le camp de base du Grand Tour contemporain? C’est avec cette intuition que j’ai commencé à imaginer ce que pourrait être l’exposition «Panorama 15», au cours de laquelle tous les étudiants de première et seconde années sont invités à exposer.
Mais si le Grand Tour historique amenait les individus à une révolution personnelle, ce Grand Tour contemporain que le Fresnoy invente est le fruit d’un monde très largement démocratique, dans lequel des individus de toutes nationalités, de toutes conditions sociales, se retrouvent sur un territoire donné, le Nord-Pas de Calais, dans une ville, Tourcoing, et dans une agglomération qui est elle-même un carrefour européen. Et c’est à partir de ce territoire donné, ce camp de base, que les artistes peuvent s’élancer, au plus près – nombre de travaux s’ancrent dans la proximité immédiate, géographique, sociologique, historique du Fresnoy –, mais aussi à l’autre bout du monde.
Si l’on voulait s’en tenir à des données statistiques brutes, on pourrait se contenter de dire que les 45 artistes, de 17 nationalités différentes ont réalisé des œuvres dans 24 pays différents. Cela suffirait, à l’évidence, à montrer combien Le Fresnoy fait fi des questions de frontières, mais encore faudrait-il aussitôt ajouter qu’il s’agit, dans ce lieu unique au monde, de s’affranchir aussi bien des frontières politiques qu’esthétiques.
Tous les médias ont en effet ici droit de cité, et si les nouvelles technologies y ont la part belle, il ne s’agit pas de créer des œuvres qui soient les faire-valoir de technologies, mais au contraire que ces technologies nouvelles soient des outils mis à la connaissance et à la disposition des artistes, pour s’intégrer le cas échéant à leur processus de création, repoussant les limites de l’expression, renouvelant les vocabulaires plastiques et les expériences de monstration.
Ce Grand Tour, j’ai eu aussi envie que les spectateurs de «Panorama 15» le ressentent, le vivent, l’expérimentent. C’est pourquoi la scénographie conçue pour l’exposition s’origine dans le théâtre, symbolisé par le grand rideau rouge qui masquera l’entrée de la Grande Nef. Ensuite, le visiteur sera amené à parcourir l’espace, en découvrant, toujours l’une après l’autre, et jamais dans le même regard, les œuvres exposées.
Après «Panorama 15», les artistes et leurs œuvres repartiront, une fois encore, arpenter le monde, mais avec toujours un peu de terre du Nord sous leurs semelles de voyageurs.»
Arnaud Laporte
Commissaire: Arnaud Laporte
Scénographe: Christophe Boulanger