ART | EXPO

Panier pic-nic. Vitres / Vitry

17 Mai - 29 Juin 2008
Vernissage le 17 Mai 2008

Le restaurant n’est pas seulement un lieu où l’on mange mais un espace de rencontre et de convivialité, une fenêtre sur l’autre. Sur ce principe, Aurélie Mathigot et Gwen Rouvillois transforment la cantine du Mac/Val le temps d’un pic-nic monumental et d’une vitrophanie urbaine. Peut-être aussi une occasion de gôuter au Menu Closky ?

Aurélie Mathigot. Gwen Rouvillois
Panier pic-nic. Vitres / Vitry

Le Transversal, producteur d’actions et d’événements artistiques et culinaires, accueille deux installations monumentales dans son restaurant situé au Mac/Val (Musée d’art contemporain de Vitry).
Parce que le Transversal expérimente les rapprochements entre l’art et la gastronomie aussi bien dans les plats qu’il propose que dans les actions qu’il mène avec les lieux qui l’accueillent, Gilles Stassart, directeur du restaurant, invite Aurélie Mathigot à présenter, à partir du 17 mai 2008, son Panier pic-nic monumental réalisé lors d’un workshop au Mac/Val.
Gwen Rouvillois collabore avec le restaurant depuis son ouverture. Pour sa deuxième installation in situ, l’artiste a recouvert les larges baies vitrées de Vitres / Vitry, ses nouvelles vitrophanies figurant des barres d’immeubles du quartier, intégrant ainsi l’extérieur à l’intérieur d’une salle de restaurant.

Le Panier pic-nic d’Aurélie Mathigot
Aurélie Mathigot recouvre et transforme le quotidien pour lui donner une tout autre dimension et inciter à regarder différemment la réalité, voire la révéler. Elle met en œuvre une image-textile de sa réalité, éclair au chocolat, clubs sandwichs, métamorphosant ces éléments connus en des œuvres délicates, fragiles et suaves. « Nous connaissons la nourriture et la matière textile, mais les associer permet de transformer le connu en inconnu ».
Ses œuvres textiles affirment la féminité et l’artisanat. « Je m’interroge sur la condition des femmes ». La féminité transparaît à travers les matériaux utilisés généralement réservés aux domaines du quotidien.
En avril, l’équipe pédagogique du Mac/Val l’a invité à mettre en place un workshop nommé « Ouvrages de dames ». Durant trois séances, enfants, femmes de l’association Aspir et petites dames d’une maison de retraite se rencontrent afin de réaliser un Panier Pic-nic monumental. « Le pique-nique est un court moment où les générations se confondent, se retrouvent.  C’est un moment de communion. C’est aussi un moment où l’intérieur rencontre l’extérieur. On y met un bout de soit en disposant une nappe au sol, en apporter ce qu’on a fait chez soi. J’apprécie beaucoup le Mac/Val et tout particulièrement  son jardin, car c’est un jardin public ouvert à tous, qui peut faire appréhender le musée petit à petit. Le Panier pic-nic est en  directement inspiré. » Chaque élément indispensable du panier, la nappe, les chips, les sandwichs sont tricotés et seront  installés dans le jardin du Mac/Val le temps d’un pique-nique organisé le 17 mai. Le Panier sera ensuite installé dans le restaurant Transversal.

Vitres / Vitry de Gwen Rouvillois
Gwen Rouvillois s’intéresse aux immeubles, aux tours. Le jugement collectif les qualifie de problématiques, affirmant qu’ils dénaturent le paysage, alors que leur architecture relève d’une utopie et que le problème de ces habitations n’est pas seulement esthétique. Il faut aussi  penser urbanisme, avec l’alignement de ces maisons identiques et de ces tours dans des zones excentrées. L’artiste prélève la façade de ces habitations où vient affleurer la vie et met en avant les lignes qui organisent leur architecture tout autant que les détails qui affirment une présence humaine, tel un vélo sur un balcon. Transférées sur un papier transparent monumental ces deux photos transformées en vitrophanies sont disposées sur les baies vitrées du Transversal, en fonction de l’architecture et du design de l’espace.
Pour cette deuxième intervention in-situ, la première réalisée en 2005 convoquait les immeubles situés en face du musée, Gwen Rouvillois montre au public du restaurant ce qui existe non loin de là mais qu’on ne regarde pas. Les vitrophanies, par leur transparence et leur faible colorimétrie, ne s’imposent pas. Elles laissent passer la lumière. La terrasse du restaurant, le jardin ainsi que le musée apparaissent derrière les lignes géométriques. L’artiste n’obstrue pas notre champ de vision. Par contre l’image de ces immeubles s’interpose entre l’intérieur et l’extérieur. Nous regardons de l’intérieur comme si nous étions à l’extérieur de ces habitations. Gwen Rouvillois propose de déplacer notre point de vue. D’où regarde-t-on ? Qui sommes-nous face à ces lignes géométriques ? Comment regardons-nous? Et que regardons-nous ? Gwen Rouvillois nous incite à porter un autre regard sur ces  tours et immeubles, sur leur architecture, sur ce qu’ils abritent et par là même sur l’environnement qui les accueille.

Le Menu Closky
Afin de prolonger l’expérience sonore proposée par la rétrospective de Claude Closky dans les espaces d’expositions temporaires du MaC/VaL, le transversal lance le Menu Closky. Parce que Claude Closky construit ses oeuvres à partir d’instants de vie, le Menu Closky vous fait découvrir le quotidien  d’un vers de terre mutant, animal qui n’aurait jamais dû avoir sa place dans une assiette. Chaque plat est conçu comme une vignette de BD afin que le menu narre les pérégrinations de ce personnage.

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