Communiqué de presse
Sarah Fauguet, David Cousinard.
Pandinus Imperator
À la suite de «Johnny Vingt-Trois» (Public, Paris, 2005) et «Checkpoint» (Printemps de Septembre à Toulouse, 2007), la première exposition personnelle à la Galerie Anton Weller de Sarah Fauguet et David Cousinard se déploie en deux parties, dont «Pandinus Imperato»r est le premier volet, «Aequilibrium» le deuxième.
Investissant tout l’espace de la galerie, les artistes déploient un dispositif en aggloméré (seul matériau utilisé) dans lequel certains éléments se distinguent : baptistère, blason, porte de coffre-fort blindée, colonne aux accents totémiques. Au-delà de l’unité formelle, s’opère un jeu d’emprunts qui compose un univers hybride.
Le traitement des volumes (massivité, rigidité, modularité) évoque un art décoratif militaire, de propagande. Dans le même temps, la présence d’un baptistère nous introduit dans un espace sacré ; le blason peut aussi se lire comme une carte du ciel.
Ces éléments évoquent des attributs du pouvoir guerrier ou religieux. Malgré la référence à des modes de conditionnement et de contrôle, aucun parti pris subjectif n’est privilégié. Tirés de la réalité mais détournés de leur sens premier, ces éléments d’une réalité totalitaire fonctionnent pourtant ici comme des signes à la connotation abstraite.
La galerie est accaparée par un emboîtement de volumes qui prolifèrent ; l’espace d’accueil devient hôte d’un corps étranger, d’un organisme parasite, dont la prolifération semble figée juste avant l’étouffement.
Entre sculpture et bas-relief, entre décor et architecture, Pandinus Imperator ressemble à une parodie d’esthétique totalitaire : une sorte d’ordre colossal régi par l’impératif d’efficacité ; un impératif absurde, puisque ici tout est factice.
Pandinus Imperator est un scorpion, le plus gros du monde, mais dont le venin, pourtant, n’est pas mortel.