L’exposition « Pan » au Palais de Tokyo présente les créations de Taro Izumi. A travers des installations, des vidéos, des peintures et des sculptures, cet artiste japonais explore l’aléatoire et les processus imprévus pour mieux déjouer les a priori artistiques et sociaux.
Les installations de Taro Izumi naissent du hasard
Les installations de Taro Izumi doivent leur existence et leur constitution autant au hasard qu’à la volonté de l’artiste. La pratique de Taro Izumi consiste à livrer les processus de formation et d’apparition de ses œuvres à des conditions qui comportent une part aléatoire. Le jeu est à la base de sa démarche car il ouvre le travail créatif à la possibilité de l’accident, de la perturbation.
Les œuvres de Taro Izumi ont pour matériau récurrent des objets issus du quotidien. En les détournant de leur usage initial, l’artiste leur assigne d’office le statut d’œuvre d’art et pose ainsi le premier jalon d’un travail qui vise à inverser les valeurs et à interroger les présupposés. L’installation intitulée Tickled in a dream… Fishing associe une sculpture et une vidéo. Un assemblage de chaises, tabourets, fauteuils, selles de vélo, tables et coussins forme un dispositif sur lequel des personnes peuvent prendre place. Les vidéos montrent les deux visions opposées qui s’offrent alors : l’image du haut montre deux individus installés sur les structures dans des positions de détente tandis que celle du bas révèle la proximité entre ces mêmes positions et celles de footballeurs en pleine action. Par le biais d’objets du quotidien se joue une remise en question des habitudes et de la perception en même temps qu’une réflexion sur la notion de socle dans l’histoire de la sculpture.
Détourner les objets du quotidien pour bousculer la perception
L’humour est omniprésent dans les réalisations de Taro Izumi. Des hypothèses ludiques deviennent la base de sculptures et peintures murales qui, détournées jusqu’à l’absurde, dévoilent des motifs et des formes inattendus. Ces malicieuses mystifications de nos a priori s’affirme comme une réponse à l’aspect très normatif de la société japonaise. La pratique de Taro Izumi fait d’ailleurs directement écho à des entités typiquement japonaises : les « kamis », des divinités vénérées dans le shintoïsme. On attribue à ces esprits de la nature un caractère farceur : ils s’immiscent dans les foyers pour perturber l’ordre et les habitudes quotidiennes. De la même Taro Izumi endosse le rôle de perturbateur et bouscule la réalité par ses installations.
critique
Pan