P.O.V.

L’exposition « P.O.V. » présente à la galerie parisienne Jocelyn Wolff la dernière installation vidéo de Clemens von Wedemeyer à travers laquelle l’artiste allemand poursuit son travail autour de la confrontation de différentes temporalités.

Une installation vidéo qui confronte les temporalités

L’installation P.O.V (pour « point of view »), réalisée cet été, s’inscrit dans le prolongement de celle intitulée Muster et réalisée en 2012, qui s’intéressait aux relations complexes qui existent entre un lieu donné et trois époques diffé­rentes (la seconde guerre mondiale, les années 1970 et la période contemporaine). U dispositif qui permettait également d’explorer les rapports entre mémoire collective et individuelle.

Le matériau de base de l’installation vidéo sont les films réalisés par le capitaine Freiherr Harald von Vietinghoff-Riesch, un officier allemand de la Wehrmacht qui était caméra­man amateur et qui, de 1938 à 1942, a filmé l’arrière des lignes de front européennes de la seconde guerre mondiale.

Par l’usage d’outils numériques et de techniques de jeux vidéo, ces images d’archives sont confrontées à la période actuelle pour nourrir une interrogation sur la subjectivité des points de vue. Ainsi la vidéo Against the point of view reconstruit dans un contexte de jeu vidéo, au milieu d’autres événements, une scène d’une séquence historique, à la manière de la série Battlefield, jeu de tir virtuel.

Multiplier les points de vue pour questionner la subjectivité

Le point de vue, forcément personnel, qu’exprime Harald von Vietinghoff-Riesch sur la guerre est placé parmi une multitude d’autres points de vue, de nature très variée. A l’approche purement militaire s’ajoute les visions ludiques (à travers le jeu vidéo), critique, expérimentale et scientifique.

La vidéo intitulée Was man nicht sieht (Ce que l’on ne voit pas) montre une discussion entre Clemens von Wedemeyer, le théoricien Klaus Theweleit et le directeur de la Neuer Berliner Kunstverein, association berlinoise qui promeut la jeune scène artistique. Les trois protagonistes visualisent et analysent une sé­quence historique en adoptant un point de vue ethnographique et en étudiant le rôle des soldats de la Wehr­macht en tant que touristes et parfois en tant que criminels.

A travers le dispositif de l’exposition se dégage une réflexion sur la subjectivité de celui qui tient la caméra et surtout sur l’information qu’un point de vue subjectif peut transmettre.