Communiqué de presse
Fanny Bouyagui
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Fanny Bouyagui tire l’ensemble de ses productions artistiques de son univers personnel, entre la réalité urbaine et la culture underground issue du brassage des cultures. Elle mixe les éléments (images, sons électroniques, objets) et les personnages, fictifs ou réels, pour aboutir à des installations et performances monumentales, avant-gardistes, et porteuses de messages puissants.
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Dès son entrée dans la galerie, le spectateur se retrouve confronté à des portraits de gens enlacés par un bras sur lequel est tatoué le mot PEACE, le bras de l’artiste. Les portraits sont ceux de DJs et VJs de réputation mondiale, les faiseurs de musique et d’ambiances contemporaines, face à d’autres portraits, d’un autre type de voyageurs, les voyageurs forcés retenus à Calais.Â
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L’opposition entre voyageurs de la nuit et voyageurs forcés se double d’un jeu de support. L’artiste choisit de mêler le simple papier imprimé à des diasecs, alliance d’aluminium et de plexiglas. Ces différents supports sont interchangeables sur demande, comme les personnes étreintes semblent interchangeables, standardisées par la similarité du geste qui leur est imposé. Fanny crée avant tout une unité, une uniformité, qui ne laisse transparaître que sa relation à la personne qu’elle enlace, et le regard de la femme ou de l’homme étreint. Amusement, complicité, jeu, ou, au contraire, authentique désespoir.
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La présentation des œuvres photographiques prend l’envergure d’une installation à part entière. L’artiste recouvre l’ensemble des murs de la galerie, ce qui donne une étrange impression à la fois d’infini et de confinement. Les photographies prennent l’apparence d’un papier peint. Le corps du spectateur est inclus dans l’œuvre d’art. Le spectateur, déambulant à travers des centaines de regards, se perd progressivement dans l’espace. Pris à parti directement par ce cadrage, gros plan de la personne enlacée, le spectateur pénètre ainsi l’intimité que partagent les deux protagonistes.
L’artiste prend le parti de ne pas se montrer complètement, attisant ainsi la curiosité du spectateur et ne le laissant finalement pénétrer cette intimité que partiellement
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Fanny parvient ainsi à jouer sur des oppositions telles que l’œuvre unique et l’œuvre multiple, telles que l’expérience esthétique onéreuse (diasec) et l’œuvre dite « pauvre » (papier), ou telles que l’opposition entre la notoriété et l’anonymat en présentant à la fois des portraits de DJ dont, si l’on connaît le nom ou la façon de mixer, on ne reconnaît souvent pas le visage, et des portraits de réfugiés, qui illustrent l’anonymat par son comble : la clandestinité.Â
PHOTO | EXPO
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26 Jan - 08 Mar 2008
Vernissage le 26 Jan 2008
Fanny Bouyagui réalise une série de portraits d’hommes et de femmes, choisis par elle. Un Kidnapping photographique pour un instantané. Elle s’intéresse ici aux artistes et aux migrants. Une réflexion sur la libre circulation dans le monde ...