Emmanuel Saulnier
Ouvert/couvert
Au printemps 2003, le Fonds Régional d’Art Contemporain d’Ile-de-France et la Direction de la Communication de l’Institut Gustave Roussy de Villejuif ont invité l’artiste Emmanuel Saulnier en résidence pour engager une réflexion sur la réalisation d’une oeuvre dans le cadre du réaménagement en cours du site hospitalier. «C’est l’étrange force et la sensibilité de son oeuvre de verre Rester – Résister dans le massif du Vercors qui nous a amené à lui faire cette proposition, bien sûr très difficile» explique Bernard Goy, Directeur du Frac Ile-de-France.
Pour cette résidence, Emmanuel Saulnier a fait aménager un studio Algeco indépendant faisant face au bâtiment principal de l’Institut Gustave Roussy dans lequel il a invité le personnel médical et soignant, le personnel hôtelier et administratif, les visiteurs, à une rencontre et à une conversation privilégiée. L’expérience s’est déroulée sur deux mois, de mai à juillet 2003.
À la demande de l’artiste, elle a été intégralement filmée en vidéo par le cinéaste Marc Petitjean. Elle a également fait l’objet d’une conférence, d’une projection et d’un débat à l’Ecole Normale Supérieure de Paris en février 2004. «Mon objectif est de susciter une conversation qui engage et peut-être fasse transparaître le projet à venir. Un déplacement s’effectue, dans ce studio, et finalement, surgit de cette expérience un nouveau point de vue…» confie Emmanuel Saulnier.
De cette résidence, de son questionnement tendu, un projet d’oeuvre est né : la création d’un passage entre le bâtiment de la recherche et le bâtiment hospitalier jusque-là séparés. «Ce passage Ouvert / Couvert montre spatialement le lien entre l’espace hospitalier et l’espace de la recherche. Il dit l’espoir de ce continuum lumineux de jour comme de nuit. J’aimerais qu’il soit l’occasion d’une perception vive».
Pour sa réalisation, Emmanuel Saulnier a sollicité le concours d’une jeune agence de Nancy, Christian Vincent et Sébastien Gschwind, un architecte et un artiste, avec qui il a travaillé précédemment.
L’Ecole d’Architecture de Versailles a invité l’architecte Hervé Bagot à conduire un atelier de recherche, pendant 6 mois, autour de ce sujet avec une vingtaine d’étudiants de quatrième et cinquième années.
L’ensemble du projet, le court-métrage de Marc Petitjean, Document pour une commande Publique, et les résultats du travail mené avec les étudiants seront présentés à la Maréchalerie. Ils donneront lieu à une publication spécifique.
La Maréchalerie
Ouverture du centre d’art contemporain La Maréchalerie le 16 juin 2004 à Versailles sous la direction de Nicolas Michelin
Créée à l’initiative de l’Ecole d’Architecture de Versailles avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, du Conseil régional d’Ile-de-France et de la ville de Versailles, La Maréchalerie est un lieu d’exposition mais aussi un pôle expérimental de recherche et de création dédié à une réflexion sur les rapports entre art contemporain et architecture.
Ce centre d’art est situé au cœur de la ville, sur le domaine national du Château, dans un bâtiment classé Monument historique rénové dans le cadre du programme de restauration des bâtiments de la Maréchalerie et de la Forge, lancé par le Ministère de Culture et de la Communication. La livraison de l’ensemble des travaux est prévue pour début 2005 mais le centre d’art contemporain ouvre en avant-première dès juin 2004.
Emmanuel Saulnier
Emmanuel Saulnier est né en 1952 à Paris où il vit et travaille actuellement. Artiste, il est professeur à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
En 1979, l’artiste expose au Musée national d’art moderne du centre Pompidou ses premiers dessins muraux. Puis il part pour Milan, où il réalise des nouvelles oeuvres – de grandes pièces en verre – avant de présenter, à la Villa Médicis de Rome où il est pensionnaire, une vaste installation intitulée Laboratoire. De retour en France en 1987, il est appelé à exposer ses oeuvres en Europe. En 2002, il a présenté à Bruxelles (La Verrière- Hermès) un grand ensemble Bois Vois Cois et a publié son journal Colonnes. Une monographie, Principe transparent, lui est consacrée aux Editions du Regard en 1999.
Certaines de ces sculptures, importantes, pérennes, peuvent être vues à Annecy, dans le Vercors, à Strasbourg et à Brest. Il s’agit d’ «Hommage à Jean-Jacques Rousseau», au musée château d’Annecy, de «Rester Résister», monument dédié aux civils victimes des nazis à Vassieux-en-Vercors, et de «Deux dépendants» au barrage Vauban à Strasbourg. «Etre loin», commande de la Ville de Brest, est inaugurée en avril 2003. En septembre 2003, il présente «Dur/Fragile», exposition de son atelier à l’occasion de la Biennale internationale d’Istanbul. Il prépare actuellement un projet pour l’Institut Gustave Roussy, Villejuif, avec le Frac Ile-de-France. Il est invité à exposer dans l’Atelier Brancusi du Musée national d’art moderne en octobre 2004.
«Le terme sculpture peut conduire aujourd’hui encore à renouveler la tenue des choses et la prise sur le réel. Je le vis comme l’enjeu d’une intelligence du tangible et son indispensable exercice métaphorique»
Emmanuel Saulnier, Pourquoi la sculpture plutôt que rien, 2000.
Infos pratiques
tous les jours sauf dimanche de 14h à 18h et sur rdv
T. 01 39 07 40 58
eav@versailles.archi.fr
Entrée libre