La vidéo use avec lenteur de l’«image-mouvement» et entremêle des signifiants a priori hétérogènes comme la parole, rapportée, ressurgie ou re-surjouée, de Robert Desnos (qu’on associe forcément au concept surréaliste d’«association») sur des travellings détaillant une fresque pompéienne (Melvin Moti, The Black Room).
Par ailleurs, les icônes sont plus ou moins fixes. Les feuilles mortes jonchant le sol, des centaines de photocopies 21 x 29,7 aux motifs stellaires, installation de Pierre-Olivier Arnaud, vibrent au gré des pas des visiteurs —impossible de faire autrement que de fouler au pied ces ciels qui se reflètent sur le plancher de la galerie.
La fenêtre ensoleillée de Walead Beshty, posée à même le sol, renvoie ses éclats prismatiques aux teintes chaudes sur la blancheur, la noirceur et la grisaille ambiantes des supports et des surfaces exposées. Les pliures ne sont pas représentées par la technique habituelle du peintre hyperréaliste mais imprimées directement sur une grande feuille de papier photo à sensibilité relativement faible ou lente, au moyen de la lumière du jour. C’est un photogramme coloré.
Gedi Sibony joue au plus fin en tournant le dos à l’image ou, plus exactement, en accrochant ses images vues de dos, en dévoilant l’envers du décor, si l’on veut. S’il avait été le premier à jouer à ce jeu malévitchéen, on aurait pu qualifier l’artiste d’iconoclaste. Les bouts d’adhésif de masquage sont assumés et exhibés, pas du tout camouflés.
De la même façon, Matias Faldbakken explore et exploite l’image et son contraire: le négatif, au sens photographique du terme.
Sans motif apparent, la toile tente de briller par ses propres moyens. Jacob Kassay la recouvre de vernis argenté pour lui donner un certain lustre byzantin.
Jacob Kassay
— Untitled, 2009. Acrylique et dépôt d’argent sur toile. 121,9 x 91,4 cm.
Matias Faldbakken
— Newspaper Ad #09, 2007. Lightjet print on Fuji Crystal archival paper. 110 x 86 cm.