Laurent Le Forban
Oui
Laurent Le Forban s’intéresse à l’élasticité sous toutes ses formes (installations, vidéos, performances, dessins, siestes, etc.) et par conséquent au repos, à la tension, au mouvement, aux rapports intensité et vitesse, aux bonds et aux rebonds.
En 2000, Laurent Le Forban et Nicolas Gilly avaient inventé un moteur à trois temps, une œuvre composée de néons et de transformateurs qui affiche le message lumineux: penser, oublier, jouir (admission, compression, explosion).
En 2013, pour l’exposition «Le mythe du retour» présentée au Château de Servières, les deux artistes rajoutent le 4e temps de ce «moteur»: partir (échappement).
Penser, oublier, jouir, partir est un moteur qui échappe à la psychologie, à la métaphysique, à la transcendance. Les qualités d’un moteur sont à la fois mécaniques, musicales, rythmiques, pas de forces venant d’un ailleurs hypothétique. Un moteur est un moteur: il tourne.
Il lui faut une étincelle, du carburant et de l’air. C’est en 1789 que Antoine De Lavoisier montre qu’aucune combustion n’est possible sans oxygène. Un moteur a besoin d’air.
Comme dit Jean-Luc Godard dans un film de Raymond Depardon: «ce qui intéresse encore les gens dans les bagnoles, c’est de changer de vitesse. Changer de vitesse c’est changer de vie. C’est aller ailleurs. C’est partir.»