— Éditeur : Vuibert, Paris
— Année : 2002
— Format : 21 x 14 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 267
— Langue : français
— ISBN : 2-7117-7257-8
— Prix : 20 €
Introduction
par Jean-Luc Chalumeau (pp. 5-6)
Le titre de ce livre fait directement écho à celui de l’ouvrage intitulé, Introduction à l’art d’aujourd’hui (Jean-Luc Chalumeau, Fernand Nathan, 1971). Il y a trente-deux ans, le minimalisme et le pop art régnaient sans partage sur la scène artistique internationale, et il m’avait paru intéressant d’insister sur les travaux d’une nouvelle génération de plasticiens réagissant contre cette domination, que je plaçais sous le signe de la « subversion ».
« L’art ne sait plus être heureux, écrivais-je, car l’air est devenu irrespirable pour les artistes. Certains en viennent à se faire les destructeurs de « l’art » : une sorte d’escalade dans le radicalisme du refus commence… »
Je m’arrêtais plus particulièrement sur Takis, Velickovic, Jean-Pierre Raynaud, Daniel Spoerri, Martial Raysse, Kienholz, Jan Dibbets, Daniel Buren, George Segal, Arman, Tinguely, Arroyo et Rancillac. Une escalade commençait, en effet, dont j’allais suivre les étapes dans les revues Opus International, Eighty-Ninety, Verso arts et lettres, dans des préfaces de catalogues d’expositions, enfin dans des prises de position demandées par des journaux et revues comme Le Monde, Arts, Ligeia ou Esprit.
C’est une sélection de ces textes que je propose, divisée en deux parties : Les Artistes d’abord, Les Débats ensuite. La première rassemble des monographies qui me semblent pouvoir apporter informations et témoignages utiles, en particulier pour ceux qui, étudiants aujourd’hui, n’ont forcément pas encore le recul nécessaire à l’appréciation de la situation présente. La seconde répond sans doute plus directement à la question de savoir « Où va l’art contemporain ? » puisqu’il s’agit de textes généraux écrits à propos de la crise de l’art, des biennales de Venise, des relations entre art et politique, etc. Mais elle ne peut être comprise sans la connaissance des acteurs évoqués dans la première partie. On trouvera, parmi ces derniers, beaucoup d’artistes travaillant en France, certes, mais aussi ailleurs dans le monde, qui font aller l’art contemporain dans des directions multiples. Bien sûr, des tendances « lourdes » se font jour, que chacun a déjà pu noter, mais dont il est bon de chercher à repérer des exemples significatifs. On ne s’étonnera pas de constater que la génération née après 1970 a abandonné les modes d’expression traditionnels au profit, notamment, de la photographie et de la vidéo. Un texte ayant pour titre « L’heure des femmes ? » prend par ailleurs acte de la féminisation accrue de l’activité artistique. Symboliquement, c’est donc la plus jeune des artistes étudiés dans ce livre qui en illustre la couverture [Esther Segal est née en 1973. Mon « benjamin », dans le livre publié deux ans avant la naissance d’Esther, s’appelait Jean-Pierre Raynaud…].
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Vuibert)
L’auteur
Jean-Luc Chalumeau est critique d’art et directeur de la revue Verso arts et lettres.