ART | EXPO

Origenes

20 Juin - 27 Juil 2013
Vernissage le 20 Juin 2013

Sandra Vásquez propose de poursuivre ses réflexions évoquant la formation du corps dans le ventre de la mère, en parallèle avec l’acte créateur et artistique exprimé dans la pratique du dessin. Une évolution notable s’exprime toutefois, dans la présence récurrente d’éléments végétaux, venant enrichir la notion même de cycle de vie.

Sandra Vasquez De La Horra
Origenes

Sandra Vásquez propose dans l’exposition intitulée «Origenes» de poursuivre ses réflexions sur une série de dessins initiée en 1997, évoquant la formation du corps dans le ventre de la mère, en parallèle avec l’acte créateur et artistique exprimé dans la pratique du dessin.

Une évolution notable de cette réflexion s’exprime dans la présence récurrente d’éléments végétaux venant enrichir la notion même de cycle de vie, renouant avec une série antérieure intitulée La botanique de l’évolution. Dans cette dialectique de l’art et de la vie, un grain de céréale correspond à une âme, de la même façon que toute œuvre d’art est en gestation dans le premier trait de crayon. L’inconnue reste la forme que prendront la vie mais aussi l’œuvre finale.

De ce point de vue, ses œuvres précédentes laissaient une grande part à l’évolution, à la reprise du trait et du motif, laissant ainsi s’exprimer le processus même de l’acte créateur comme une forme aboutie et autonome. Si les mythes, la culture populaire, la maternité et la spiritualité sont toujours des éléments fondamentaux du vocabulaire de Sandra Vásquez, cette nouvelle série d’œuvres semble exprimer une nouvelle maturité dans le traitement de ces sujets.

Sandra Vásquez revient donc à la genèse même de l’acte créateur, en le comparant à la formation et au développement de l’esprit. Le dessin intitulé Origenes (2013) semble être une piéta religieuse, mais il renvoie en réalité à la naissance de l’homme en tant qu’énergie et force créatrice. Le dieu enfanté par la femme est celui de la création et de la soumission ultime du corps à l’âme. Il incarne à la fois la naissance et la mort. Le squelette de l’homme et ses veines apparentes, sont une métaphore visuelle de l’irrigation de la sève dans les branches et les feuilles d’un arbre.

La naissance et la mort végétales mettent en perspective l’expérience du corps et le renouvellement cyclique de la vie, faisant de la mort non pas l’absence de vie, mais une étape essentielle de celle-ci. Le dessin, La Virgen del Amazonas (2013), de la mère allaitant est à ce titre aussi poétique qu’explicite, puisque le corps de la femme est un écran supportant l’image d’une flore riche et généreuse, à l’image du sein nourrissant le nouveau-né.

L’expression de la vie sous la forme de cycles est récurrente dans cette nouvelle série. Le dessin intitulé Las Flores del Mal (2013) exprime ce parallèle végétal et humain comme une évidence, tout en recourant à une ironie et une élégance, combinées à une richesse visuelle et littéraire caractéristique du travail de Sandra Vásquez. Le poème baudelairien «Les métamorphoses du vampire» contenu dans le recueil des Fleurs du Mal confronte l’acte sexuel comme un aboutissement des sens dont l’un des protagonistes — la femme — se révèle être un vampire dans un état de décomposition certain, manifestation de la mort au cœur de l’acte sexuel, lui-même célébration de l’existence.

AUTRES EVENEMENTS ART