TkH. Walking Category
Open Studio
Cet événement sera l’occasion de partager les matériaux produits dans le cadre de Re-halluciner les contextes Paris-Belgrade (2010-2011), projet qui a mis en regard deux scènes artistiques indépendantes.
Ce sera également l’occasion de revenir sur l’expérience d’illegal cinema qui se poursuit à Aubervilliers et qui a permis d’y développer une pratique de projections de films auto-organisées, programmées par les spectateurs/trices et non par l’institution, autour de productions alternatives et de circulation des savoirs entre spectateurs/trices.
Nous reviendrons aussi sur Epuiser le travail immatériel dans la performance, le numéro commun du Journal de TkH et des Laboratoires d’Aubervilliers publié suite aux sessions d’édition publique.
Enfin, un accent particulier sera mis sur le projet de recherche Performance et public, poursuivi en 2011 et 2012 par Ana Vujanovic, Bojana Cvejic et Marta Popivoda. Les membres de TkH présenteront l’ouvrage Public Sphere by Performance écrit par Ana Vujanovic et Bojana Cvejic, ainsi que l’étude préparatoire du film de Marta Popivoda Yugoslavia: How Ideology Moved Our Collective Body. Elles projetteront également des rushs de la captation de l’atelier Chorégraphie: les techniques performatives du soi et du groupe, conçu par Bojana Cvejic en collaboration avec Marta Popivoda, Christine De Smedt et Siegmar Zacharias et avec la participation d’étudiant/es du département danse de Paris 8 (entre autres).
Le point de départ de cette recherche est la problématique récurrente du «public»: l’occultation de la sphère publique tout au long du XXe siècle, comme symptôme de la crise de la démocratie représentative. La dimension théorique et politique de cette recherche transdisciplinaire s’ancre dans les expériences discontinues de participation à la sphère publique dans l’ex-Yougoslavie socialiste et dans le monde occidental néo-libéral d’aujourd’hui. TkH propose une analyse et un débat à propos du «public» — et ses déconvenues — à travers plusieurs modèles de performances collectives, de masse, ou individuelles, tels le drame social et la chorégraphie sociale. À travers leurs nombreuses collaborations avec des artistes, des théoricien/nes et des activistes en 2011, TkH a étudié différents artefacts et pratiques transversales — sociales, artistiques, culturelles: mouvements, images, lois, coutumes et discours. La motivation au cœur de cette recherche, qui allie l’étude des arts performatifs à la théorie politique et aux sciences sociales, peut être illustrée par les questions suivantes, tirées de la préface du livre:
«…Quel a été le rôle du «public» dans ces moments historiques et contemporains? Même si le public n’a pas été passif et invisible lors de chacun d’entre eux, quels furent sa position et son emprise? Cela a-t-il permis le changement? Quand bien même cela a eu des effets politiques et sociaux, nous sommes enclines à reprendre la question formulée par John Dewey: ce public était-il conscient des conséquences de ses actions?…. Que revendiquions-nous quand, en tant que public, nous nous élevions pour protester? Et dans quelle mesure cela correspond-il à ce que nous avons obtenu en retour, soutenant ou nous opposant à tel ou tel acteur politique sur la scène publique?… En tant que citoyen/nes, que pouvons-nous faire avec ce que nous savons et avons «entre les mains», ou, dans notre cas, avec notre expertise théorique et pratique dans le champ de la performance?»
Programme
17h: Exposition des matériaux produits au cours de la recherche How to Do Things by Theory et discussions informelles avec Ana Vujanovic, Bojana Cvejic et Marta Popivoda
19h: Présentation de la recherche Performance et public; lancement du livre Public Sphere by Performance par Ana Vujanović et Bojana Cvejić
20h30: Dîner
21h15: Projection de l’étude préparatoire au film Yugoslavia: How Ideology Moved Our Collective Body, suivie d’une discussion avec Marta Popivoda
22h15: Discussion avec les membres TkH autour d’un verre.