ART | EXPO

Opaque

03 Avr - 30 Mai 2015
Vernissage le 02 Avr 2015

Les performances filmées de Pauline Boudry & Renate Lorenz revisitent des personnages et matériaux qui font figure de résistance à la normalité à travers le temps. Opacité et relation chères à Edouard Glissant, prennent ainsi formes dans le film Opaque et dans l'espace de la BF15, nous invitant à devenir à notre tour acteur de notre propre positionnement.

Revendiquer l’opacité c’est prétendre à une condition qui échappe à la transparence. C’est reconnaître le droit de s’affirmer dans une complexe relativité.

Les multiples rapports mis en œuvre dans le travail de Pauline Boudry et Renate Lorenz — en grande partie constitué de performances filmées et de matière documentaire — interrogent sous ce qu’elles qualifient de « travestissement temporel », la possible incarnation des «devenirs», en-deçà des simplifications objectives.
En revisitant divers personnages et matériaux (historiques, réels, fictionnels, sonores, visuels, etc.) qui font figure de résistance à la normalité à travers le temps, leurs œuvres donnent corps à l’épaisseur psycho-socio-culturelle des individus.

Opacité et relation chères à la poétique d’Edouard Glissant, prennent ainsi formes à La BF15, dans le film Opaque, pièce centrale de l’exposition, mais également dans un investissement de l’espace, nous invitant à devenir à notre tour acteur de notre propre positionnement. Mais envers qui ou contre quoi?

«Prenant pour décor les restes d’une ancienne piscine municipale, Opaque se construit autour d’un rideau et de deux interprètes qui prétendent être les représentants d’une organisation clandestine. Le rideau est en place pour assurer leur anonymat. Le public est parti depuis longtemps, l’endroit semble abandonné.
Quand le rideau se lève, un autre apparaît. Celui-ci, zébré de rose, mélange la technique du camouflage militaire avec l’élégance des tenues gay, et met en valeur la grande quantité de fumée qui en sort. Cette fumée dense vient peut-être des bombardements, ou est un signal lancé lors d’une manifestation politique.
Plus tard, un discours inspiré d’un texte de Jean Genet est prononcé. Son sujet? La volonté d’avoir un véritable ennemi sans faille. Il pose la question de savoir comment aller de l’avant dans une guerre ou un combat pour la résistance, sans ennemi déclaré et “visible”.

Les rideaux et la fumée accordent-ils le «droit à l’opacité» aux corps qu’ils masquent et déguisent? Ou brouillent-ils les lignes entre même et autre, entre complices et ennemis?»

Pauline Boudry et Renate Lorenz

Commissariat
Perrine Lacroix

Vernissage
Jeudi 2 avril 2015 à 18h

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