Communiqué de presse
Nicolas Muller
Olympia
En imaginant le Mont Blanc dans le white cube Nicolas Muller est resté fidèle à sa démarche habituelle d’appropriation et de détournements conceptuels. Il n’a pas envisagé l’espace de chez-robert comme une contrainte mais comme un espace fictionnel, flexible et mouvant. Faisant entrer l’extrême sommet de la montagne dans la salle d’exposition il signe là un geste fort et revendique dans la foulée l’exploit d’investir le plus haut centre d’art du monde.
«Olympia est la prostituée à demi-nue peinte par Manet, une étape importante dans l’histoire de la peinture, Olympia nous rappelle la montagne des Dieux dans la mythologie Grecque, Olympia est le dernier projet de Nicolas Muller, présenté ici chez-robert.
Olympia peut se lire dans ce contexte comme une synecdoque. La synecdoque est une figure de style pour laquelle un détail figure un ensemble dans une relation quantitative; une goutte d’eau pour l’océan, le sommet du Mont-Blanc (que l’on découvre dans la galerie) pour la chaîne de montagne. Suivant ce procédé le travail de Nicolas Muller se sert des moyens de monstration et du «white cube» comme vocabulaire à sa disposition.
L’artiste est en mesure d’ouvrir une brèche: au travers de sa sculpture éphémère — dans ce cas au travers d’un geste artistique — il est capable de faire entrer le paysage dans l’architecture. Mais puisque l’espace d’exposition est toujours contenant, comment est-il possible de l’étendre sans en sortir?
Dans son célèbre texte, Cultural Confinement (1972), Robert Smithson écrit: « une fois placée dans une galerie l’œuvre perd sa fonction pour ne plus être qu’un simple objet transportable ou une surface déconnectée du monde extérieur”. Olympia suit le processus inverse: la galerie, déplacée au sommet de la montagne, est réduite à un objet qui se remplit du paysage environnant. Elle demande à être définie et, en même temps, offre à réfléchir à ce qui fait d’un objet une œuvre d’art.»
Valeria Mancinelli
Vernissage
Lundi 20 octobre 2014