Oliver Beer, Shingo Yoshida
Oliver Beer – Shingo Yoshida
Plutôt que de construire un projet sous la forme de similitudes artificielles, l’exposition privilégie l’affirmation de la différence des travaux d’Oliver Beer et de Shingo Yoshida. Le premier joue avec l’architecture de la Villa Arson, tandis que le second cherche au contraire à s’en extraire. L’un propose des formes évidées de tout signe visible, l’autre construit son œuvre sur l’image.
Le travail d’Oliver Beer explore la force et la fragilité du corps humain, oscillant entre machine de pouvoir et aveu d’impuissance. Il dévoile les ambivalences et les paradoxes liés à la condition humaine.
Les moyens d’existence de l’humain, leurs limites ou encore leur impact, font partie des principaux sujets développés par l’artiste. Le corps et la voix sont les outils privilégiés, qui lui permettent de souligner et de sublimer ces contradictions. Ils apparaissent tour à tour comme des instruments de libération et d’expression, de contrôle du monde ou telles des enveloppes asservissantes. Il nous présente une image de l’homme fatalement emprisonné dans les mécanismes de la matière.
Dans son œuvre The Resonance Project, associant vidéos, œuvres sonores et performances, il utilise la voix pour stimuler les espaces architecturaux. L’artiste cherche la fréquence exacte qui peut transformer la résonance d’une pièce en note de musique.
Shingo Yoshida adapte systématiquement sa pratique à l’endroit où il se trouve. Il a choisi de faire du monde entier son atelier. Pour lui, il est primordial d’envisager chaque ville comme un espace de création et de jeu. C’est cette confrontation avec des modes de vie et des codes sociaux différents qui lui permet de nourrir sa pratique artistique.
Shingo Yoshida s’intéresse aux mythes, aux légendes et aux gens, mais aussi aux endroits qui sont négligés ou presque oubliés. Il les associe à son univers personnel et les analyse à travers des souvenirs, des expériences, des circonstances ou des accidents, tirés de son vécu. On pourrait croire que l’artiste joue tout seul à cache-cache dans le monde, comme en atteste les nombreuses installations, photos ou vidéos réalisées dans des contextes de no man’s land. Se cacher pour mieux révéler ce que personne ne pouvait soupçonner…
Commisariat
Eric Mangion
Vernissage
Samedi 23 novembre 2013 Ã 18h