Épiphanies

L’exposition « Epiphanies » à la galerie parisienne Semiose dévoile les tableaux acides d’Oli Epp, reflet tragi-comique de la société contemporaine, marquée par la consommation, la perte d’identité et l’aspect trompeur des réseaux sociaux.

« Epiphanies » : la peinture « post-digital pop » d’Oli Epp

Enfant de l’ère numérique et des réseaux sociaux, Oli Epp, jeune peintre londonien, l’est autant de l’histoire de l’art et de la conception plus traditionnelle de la peinture. En effet, s’il utilise le dessin vectoriel, il a fait connaître ses œuvres par son compte Instagram et qualifie sa peinture de « post-digital pop », il travaille en atelier, suit un processus créatif long qui passe par des dessins préparatoires et cite des références allant de Piero della Francesca à Dale Lewis.

Le titre de l’exposition, « Epiphanies », fait siens le décalage et l’humour qui traversent les tableaux d’Oli Epp. Ce jeu de mot avec son nom suggère une dimension biblique à des œuvres qui ont pourtant pour objet principal de refléter la superficialité du monde moderne. En appliquant ironiquement un terme évoquant le mysticisme et la transcendance aux tableaux d’Oli Epp, ce titre souligne, l’aspect prosaïque, la banalité et la vacuité du quotidien mondialisé que l’artiste représente.

Oli Epp dépeint la superficialité de la société contemporaine

Les tableaux d’Oli Epp forment une galerie de portraits reflétant la société contemporaine. Les corps y sont réduits à des formes lisses figurées par des aplats de couleurs, dépourvues d’yeux, de bouches et d’oreilles qui sont remplacés par des artefacts : une paire de jumelles dans Neighbourhood watch, hélices de couleurs reprenant le symbole d’attente d’Apple dans Self Hypnosis ou encore gamme de lunettes de natation dans Ultra Vain.

Peints à l’huile, à l’acrylique et à la peinture aérosol sur toile, les tableaux d’Oli Epp déploient en couleurs acides un monde où les objets de consommation et les marques ont remplacé les véritables marqueurs d’identité, où la connexion au cloud et aux réseaux sociaux, le fil des écouteurs ou une simple ceinture de sécurité se sont substitués aux liens réels entre les êtres et où l’effacement de tout orifice naturel symbolise l’enfermement des individus sur eux mêmes.