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Olga Kisseleva. Mondes croisés

L’artiste russe Olga Kisseleva a investi pendant plus de quatre mois les espaces majestueux de l’abbaye de Maubuisson, y introduisant des œuvres marquées par la «manipulation incessante du monde».

Information

Présentation
Sous la direction de Caroline Coll-Seror, texte d’Elisabeth Lebovici
Olga Kisseleva. Mondes croisés

Ce catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition qui a eu lieu du 2 octobre 2007 au 25 février 2008 à l’abbaye de Maubuisson.

Extrait du texte d’Elisabeth Lebovici

«A l’intérieur des bâtiments et dans le parc alentour, recyclés depuis 1987 et désormais aménagés pour l’exposition, l’artiste russe Olga Kisseleva a fait entrer la condition contemporaine de l’abbaye, vestige d’une « douce France » désormais réduite au rang d’un slogan nostalgique, située entre voies ferrées et pavillons grumeleux, qui prolonge une agglomération urbaine (Cergy-Pontoise) laquelle fut, en son temps, « ville nouvelle ». Pour faire entrer le bruit et la fureur des rapports sociaux, sexués et/ou linguistiques parcourant les banlieues, Olga Kisseleva a sourdement barré tout vision simplement binaire.

Il y a dans son exposition monographique quelque chose qui échappe au monolithe, qui refuse la composition, qui fuit la fusion d’une « nouvelle culture » multiforme, tout en la rattrapant par les outils technologiques que l’artiste utilise. […]

Olga Kisseleva, une artiste forte en maths, qui participa à l’étonnante expérience menée à Paris de l’Institut des Hautes Etudes en Arts plastiques, vit entre Paris et Saint-Pétersbourg : un contexte local à deux polarités, qui la rend sensible à ce ballottement singulier du monde dans l’enchevêtrement des informations simultanées et divergentes, d’où l’on ne sort jamais. Assimilées souvent à des jeux informatiques, explique le critique russe Viktor Misiano, toutes ses œuvres témoignent de la manipulation incessante du monde, de notre monde.»

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