Pour la neuvième année consécutive, le château de Versailles accueille l’œuvre d’un artiste contemporain. Pour cette édition, c’est aux sculptures et aux installations de l’artiste danois Olafur Eliasson qu’ont été confiés les jardins et les pièces du château.
Haute version de l’art classique français, le domaine imaginé par Louis XIV, Roi Soleil, devient un terrain d’expérimentations visuelles et sensibles qui visent à réactualiser les intentions du monarque. Toutes les œuvres ont été spécialement conçues en fonction de leur lieu d’implantation et en dialogue avec lui.
A l’extérieur, les dispositifs forment un triptyque avec l’eau pour thème. Élément majeur des jardins classiques, l’eau est traitée par Olafur Eliasson sous sa forme liquide ou vaporeuse de brouillard, de façon à diluer l’agencement strict des jardins, et à susciter un sentiment d’impermanence et de transformation.
Dans l’axe de la perspective principale une cascade, dont l’eau semble jaillir du ciel et se déverser dans le Grand Canal, concrétise un projet jamais réalisé par André Le Nôtre, le célèbre jardinier de Louis XIV.
Les bosquets de l’Étoile et de la Colonnade retrouvent leur fonction de salons de plein air. Le premier est isolé de l’alentour par un rideau de brume que diffuse une arcade métallique circulaire. Dans le second, un dallage de moraines, débris rocheux érodés par les glaciers du Groenland, entoure la statue centrale qui semble prise dans les glaces.
À l’intérieur du château, des projections lumineuses, des visions kaléidoscopiques et des miroirs bousculent la vision et mettent en abîme le décor original des salons. Leur style baroque entrent en résonnance avec la démesure et l’imagination des œuvres d’Olafur Eliasson. L’installation Your Sense of Unity démultiplie les points de vue par un jeu de miroirs et de cercles lumineux, tandis que le dispositif Deep Mirror met en scène des éclipses de soleil autour du buste de Louis XIV.
Les œuvres d’Olafur Eliasson jettent un regard contemporain sur le château de Versailles et ses jardins, et s’en nourrissent. En invitant à une participation active, en sollicitant la perception, les installations transforment la visite en une expérience sensible active.
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