Jimmie Durham
Labyrinth
Plasticien, poète, performer américain cherokee, Jimmie Durham a été, durant les années 1970, l’un des principaux acteurs des mouvements indiens de droits civiques aux Etats-Unis. Certains points de sa démarche artistique relèvent du même engagement en mettant en lumière les différentes formes que le racisme et l’exclusion peuvent prendre dans nos sociétés.
Pour ce faire, il aborde souvent le monde avec le point de vue du sauvage qui amène à s’interroger sur la notion de civilisé. Cette confrontation, se traduit, pour son œuvre plastique, par un recours fréquent à un vocabulaire formel issu de la culture indienne dont l’artiste utilise les matériaux traditionnels (trophées, ossements, bois, plumes…) avec des objets ou matériaux modernes détournés.
Bien que le travail et la personnalité de Jimmie Durham soient ainsi extrêmement liées à sa culture d’origine, il est également très proche de l’Europe, où il a passé une partie de ses années de formation artistique, et où il réside encore aujourd’hui en alternance avec les Etats-Unis. Cette autre influence, se retrouve donc naturellement dans son oeuvre tant par les thèmes abordés que par les formes.
Pour le projet du château d’Oiron, Jimmie Durham explore la thématique du labyrinthe. Il présentera un certain nombre d’oeuvres qui dessineront un parcours physique et mental dans la galerie des chevaux, et le comble central notamment, oeuvres réalisées à partir de troncs d’arbres provenant d’un parc de la ville de Strasbourg dévasté par la tempête en 2001. Ces architectures éphémères évoqueront aussi les contradictions du monde vivant, visibles aussi bien dans les productions naturelles qu’industrielles. Chacune de ces oeuvres apparaîtra comme un fragment d’une histoire mouvante. Comme il l’a écrit récemment « l’humanité n’est pas un processus achevé (humanity is not a completed process) ».