Communiqué de presse
Vladimir Velickovic
Œuvres récentes
«Pour qui aura senti, puis entendu la peinture de Vladimir Velickovic, l’image dira autre chose, autrement.
Et l’on regardera désormais différemment ses icônes métaphysiques. Le silence de la peinture – de sa peinture – ne doit pas empêcher qu’on demande au corps tout entier qu’il participe à la fête proposée par l’artiste. Même si cette fête se donne au bord des précipices. Les hommes creusent leurs charniers ; le peintre se contente de les éclairer de sa lumière noire…»
Michel Onfray in Karton, Vladimir Velickovic, Thalia, 2006.
«Les éléments de base d’une peinture se trouvent profondément accrochés quelque part dans l’homme lui-même.
Le tempérament, le caractère, l’optique, la vision portée sur l’environnement, sur les évènements, le bagage hérité de l’enfance, l’histoire toute bête (et méchante) qu’elle peut être et qui a fait, malgré nous, partie de notre quotidien. Cette histoire que nous faisons et qui nous bâtit.
La violence en réalité, la réalité violente, était toujours pour moi une sorte de double imposé. Ce n’est pas moi qui ai choisi cela, du moins je le crois. La violence était là , présente, pesante, effrayante, en tenue de combat, en état de guerre et en état d’après-guerre. Forte en rafales de mitraillettes et aussi forte en rafales de mots d’ordre.
J’appartiens à une génération qui a joué avec la violence (et sous la violence), qui a grandi sans que ça change pour autant, et qui vit aujourd’hui toujours en regard de cette monstruosité. On se réveille avec, on se couche avec. Est-ce qu’on peut la rejeter, ne pas la voir, y rester insensible ? Elle s’introduit sous la peau, elle est là , résistante, toujours renouvelée, pas très imaginative, à vrai dire, chiante.
Quoi faire ? S’occuper d’elle, vivre avec, en tout cas on ne peut pas lui échapper. Se battre avec ?
Inutile de négocier. La peindre. Encore plus cruelle, plus ensanglantée, impitoyable. La faire voir. Mettre en images cet homme décapité, anonyme, fuyant, poursuivi par différentes agressions, parfois agresseur lui-même. Toute cette peinture est un échange perpétuel d’agressions. On agresse une toile, elle renvoie l’agression en forme d’image. Entre les deux, vous essayez de vous débattre et, comme dit Alain Jouffroy, « derrière toute image, il y a une guerre réelle ». Je suis entièrement dedans, dans cette guerre qui continue d’image en image. Elle me concerne, elle fait partie de mon quotidien. Je n’essaie pas de fuir. J’admets que la peinture peut être différente, et même à l’opposé, mais pour moi, je ne l’ai jamais considérée comme un « fauteuil confortable » selon l’expression de Matisse.
Peut-être une question d’engagement ?»
Vladimir Velickovic