Communiqué de presse
Claude Gazier
Oeuvres récentes
Dans le secret des salles obscures, chacun de nous s’est déjà livré à l’identification au héros.
Héros malheureux ou glorieux, selon l’humeur du moment de la séance de cinéma, le confort de la salle, le sourire ou la glace de l’ouvreuse, quand cette profession avait encore le privilège d’organiser le placement des spectateurs devant l’immensité de l’écran comparable à un autel laïque d’où surgissent des êtres de lumière propulsés au rythme des sacro-saintes vingt-quatre images par seconde.
Si le cinéma n’est comme le dit ironiquement Jean-luc Godard « rien d’autre que du son et de l’image » c’est aussi et surtout la magie d’une source lumineuse qui projette notre apparence… une sorte d’allégorie de la caverne sur pellicule, du Platon en mouvement agrémenté d’esquimaux et de friandises à l’entracte.
S’arrêtant à l’anecdote, on pourrait dire que les tableaux de Claude Gazier sont des arrêts sur image où l’artiste réorganise sa mythologie de cinéphile et de scénariste inventif. Sa préoccupation ne serait alors qu’illustrative et superficielle.
Un autre enjeu plus ambitieux se révèle dans cette démarche obsessionnelle. Les scénographies savantes et les cadrages inattendus font défiler devant nos yeux, dans le silence, la trajectoire de destinées que nous possédons l’espace d’un moment privilégié par projection. Cette opération leur rend plus de réalité par le jeu d’une anamorphose mentale restituée dans une somptueuse matière picturale.
Jean-Pierre Plundr.
critique
Claude Gazier fait son cinéma