Œuvres 1971-2001

Martin Parr
Martin Parr : Œuvres 1971-2001

La rétrospective présentée à la Maison Européenne de la Photographie retrace la carrière de Martin Parr, vraisemblablement l’acteur le plus important et le plus novateur du monde de la photographie sociale anglaise d’aujourd’hui.
L’exposition composée de 150 œuvres et de quelques installations, souligne le regard ludique, provocateur et incisif de Martin Parr.
Ses reportages à West Yorkshire et Greater Manchester en noir et blanc, réalisés dans les années 70, très peu connus, plusieurs séries en couleurs, des années 80, telles que The Last Resort et The Cost of Living, lient de manière étonnante sa conscience politique croissante et son intérêt pour les sujets domestiques et anodins, et des projets plus récents tels que Common Sense (1999) et Cherry Blossom(2000), sont également présentés.

Les photographies de Martin Parr peuvent nous mettre mal à l’aise. De fait, il examine nos vies avec minutie, tournant en dérision nos habitudes alimentaires, vestimentaires et touristiques.
Pour certrains, il exploite notre manque de goût et de jugement dans des photographies sans fard et, ces dernières années, met en lumière par des choix chromatiques éclatants nos menues vanités.
D’autres, dont le vision est peut-être plus politique et moins centrée sur l’éthique de la photographie — un débat typiquement britannique —, soutiennent qu’il enregistre simplement une myriade de maux sociaux : le relâchement des liens communautaires, l’enthousiasme pour la société de consommation, la recherche frénétique de loisirs et de tourisme planétaire, la foire aux vanités de la classe moyenne anglaise et la fantasmagorie de la sous-classe apparue en Grande-Bretagne dans les années 1980.

Comme beaucoup d’enfants élevés en banlieue dans les années 1950 et 1960, Martin Parr est un outsider, sans attaches, sans appartenances ni réelles sympathies politiques. (…)

« La photographie de Parr est avant tout le reflet d’une curiosité extrême, très proche des photographes américains William Eggleston, Bill Owens, Joel Meyerowitz ou Garry Winogrand qui l’ont tant influencé au cours des années 1970 et 1980. Mais il s’inspire aussi d’un style britannique et international comprenant notamment les cartes postales tirées des images réalisées par John Hinde. Bien qu’au milieu des années 1980 ses séries photographiques telles que The Last Resort (La Dernière Station balnéaire) (1983-1986) et The Cost of Living (Le Coût de la vie) (1988-1989) soient considérées comme une transgression sociale, sa photographie possède une vigueur et une mobilité qui transcendent une opposition théorique ou politique sommaire. Elle est, surtout, un monde en images, une collection vaste et acérée de procédés esthétiques utilisés tant pour définir une caractéristique ou souligner une position sociale que pour le seul plaisir d’en user, éloge à la singularité de la photographie, image calme et bidimensionnelle, miroir de notre mode de vie.»
Extraits de l’ introduction du livre Martin Parr par Val Williams, © 2002 Phaidon Press Limited

Martin Parr
Martin Parr est né à Epsom, dans le Surrey en Grande-Bretagne, en 1952. Enfant, son intérêt grandissant pour la photographie est encouragé par son grand-père, George Parr, lui-même grand amateur du médium.
De 1970 à 1973, Martin Parr étudie la photographie à l’école polytechnique de Manchester. Depuis, ses nombreux projets lui ont permis d’acquérir une renommée internationale ; le photographe est particulièrement réputé pour ses talents d’innovation visuelle, son approche originale du documentaire social et son apport à la culture photographique en Grande-Bretagne et dans le monde. Martin Parr étudie notamment l’absurdité apparente du tourisme de masse, ainsi que la crise spirituelle qui touche les classes moyenne et inférieure de notre société. Dans la décadence et le ridicule qui constitue notre quotidien, le seul salut possible semble alors venir du sens de l’humour éminemment british de l’artiste.
Ce dernier rejoint Magnum Photos en 1994, où son style provocant et sarcastique pose un précédent dans l’histoire et le style de l’agence. Récemment, Martin Parr s’est intéressé à la réalisation de films ; il a également commencé à photographier en utilisant d’autres conventions, s’intéressant entre autres aux domaines de la mode et de la publicité.
En 2002, une grande rétrospective de son œuvre a été organisée à la galerie d’art du Barbican, à Londres, ainsi qu’au Musée National de Bradford. Ses photographies circulent actuellement à travers l’Europe.
En 2004, il a été le commissaire général des Rencontres d’Arles.

Commissaire
Val Williams

Martin Parr au Bon Marché
Le Bon Marché Rive Gauche expose du 18 mai au 2 juillet 2005, les photographies du Fashion Magazine de Martin Parr, magazine collector sur la mode réalisé par Martin Parr et édité par Magnum Photos.
Fashion Magazine est 100 % Martin Parr. Le photographe a signé toutes les séries modes mais également l’illustration de la partie magazine et des publicités.
Sous la rédaction en chef de Laurence Benaïm, directrice du magazine de mode Stiletto et de Martin Bethenod, commissaire général de la FIAC, des invités de prestige commentent ces images. Victoire de Castellane, Christian Lacroix ou Paul Smith, entre autres, ont acceptés de rendre hommage à cet artiste insolite en livrant leur point de vue sur ces clichés. L’exposition mise en scène comme une installation, présentera les photos du “Fashion Magazine” en différents formats. La plupart non encadrées, seront punaisées à même le mur selon un accrochage faussement aléatoire. Un podium de défilé caché sous un tunnel accueillera la seule série encadrée : «Couture Kisses». Les murs seront peints aux couleurs pastels kitsch préférées de Martin Parr, une moquette exclusive, motif portrait de Martin Parr lui-même, couvrira le sol. On le retrouvera encore, en silhouette, prenant la pose dans les vitrines de la rue de Sèvres.
«Fashion Magazine» par Martin Parr est une exposition et une édition «collector» aux 208 pages de réjouissances mode souvent inédites, magistralement orchestrées par un Martin Parr inspiré.
«Fashion Magazine» par Martin Parr, 8.000 exemplaires, 15 euros dont 1.000 exemplaires signés par l’artiste, vendus au Bon Marché Rive Gauche.