Beat Streuli
Oblick. Brasserie Schutzenberger. New Street
L’artiste suisse, Beat Streuli mène depuis près de deux décennies une activité de vidéaste et de photographe autour des masses humaines grouillant dans les grandes mégalopoles du globe. Pour la série New Street, il s’est immergé dans les rues de Birmingham et Castellón. Toujours à bonne distance de ses sujets, il ne travaille qu’au téléobjectif, captant des regards qui ne croiseront jamais le sien, des personnes avec lesquelles il ne nouera jamais contact.
Beat Streuli se plait à isoler des anonymes cheminant à pied au milieu d’une foule de semblables, ersatz d’un ensemble qui ne fonctionne jamais seul. L’accumulation des images projetées au travers de diaporamas monumentaux, provoque un effet de masse où chaque photo constitue une pièce du puzzle dont la recomposition aléatoire donne corps à la ville.
Mélange de couleurs et de style, omniprésence des signes de la jungle urbaine bardée de publicités, de panneaux et de marques: la ville globalisée et multiculturelle est saisie dans ses excroissances quotidiennes, l’individu extrait du flot de ses semblables dévalant les grandes artères commerciales.
Composant avec le hasard, il resserre la focale, décadre en osant couper visages et silhouettes au profit de compositions jouant du clair-obscur et de l’isolation de messages poussant à la consommation. Regards pensifs, introspections inquiètes, sourires fugaces, contrariétés de l’instant sont pris au vol. L’Homme des villes passe au révélateur. Ce que l’on ne regarde plus, par habitude ou lassitude, redevient ainsi l’objet de toute notre attention.
L’exposition est présentée dans le cadre du Festival Oblick – dialogues de la photographie.