La jeune femme a littéralement épinglé ses quatre-vingts modestes folios de divers format, rugosité et grammage aux murs de la vaste mezzanine.
Il s’agit de dessins griffonnés au crayon noir, dans un style faussement naïf faisant la part belle à l’ésotérique, au chimérique, à l’étrangeté sous toutes ses formes. Le bestiaire surprenant de Sandra Vasquez de la Horra déréalise notre univers ou, plus probablement, tente de cerner au plus près ses fantasmes, fantômes et fantaisies.
Sandra Vasquez de la Horra puise ses éléments graphiques et thématiques à plusieurs sources. Quelquefois, ils lui sont directement inspirés par le quotidien le plus prosaïque (Visite au sauna). Mais, la plupart du temps, ils proviennent de croyances, de légendes et d’affabulations transmises par la culture et les traditions latino-américaines (Santa Muerte, The Sacrifice, Des fantômes sur la route, etc.).
L’artiste sait intriquer et intriguer avec des représentations composites, plus baroques les unes que les autres, à base de signes (de croix) religieux, d’ex-voto polythéistes et de talismans chamaniques.
Ses images alternent héros populaires, personnages thaumaturges, estropiés, êtres hybrides, démons en tous genres. Elles traitent évidemment de sujets universels — le sexe et la mort, comme toujours.
Quoique récentes, inédites même — réalisées spécialement pour l’exposition parisienne —, ces icônes paraissent hors du temps. Elles ont quelque chose de daté ou de démodé. Cette inactualité est soulignée par l’usage de supports périmés — vieux bloc-notes glanés aux puces, carnets à souches de reçus comptables remontant à une époque où l’on vivait sans Excel, papier officiel à en-tête de la compagnie des chemins de fer du Chili, etc. —, eux-mêmes en quelque sorte surpatinés par une fine couche de cire d’abeille qui a pour effet de les adoucir, de fixer les particules graphitiques, de leur conférer un lustre jauni.
On a déjà laissé entendre que le trait, comme l’esprit de la jeune femme, est d’une grande finesse. Ici, aucune trace de repentir, de retouche ou de gommage. Sandra Vasquez de la Horra va droit au but et au bout de son idée.
Elle explore un monde surréel, pour ne pas dire surréaliste, revu et corrigé par le mouvement Panique où s’est illustré son compatriote occultiste Alejandro Jodorowsky et, surtout, le dessinateur métaphysique français Roland Topor auquel on ne peut s’empêcher de penser en observant certaines des trouvailles visuelles de l’artiste.
Sandra Vasquez de la Horra préfère sans doute goûter à l’anti-poésie de Nicanor Parra qui, dans La Donzelle et la mort, écrit:
Ils vont par monts et par vaux
Et croisent des lézardeaux multicolores…
Liste des œuvres
Sandra Vasquez de la Horra, Crayon sur papier
— Clowns, 2009. 20 x 15.5 cm
— Nino Pulpo, 2009. 35 x 25 cm
— La Metamorfosis. 67 x 51.5 cm
— I still hating Clowns, 2008. 76.5 x 56 cm
— Der Kleine Bang, 2008. 32.5 x 25 cm
— Edipo, 2009. 35 x 25 cm
— Gallita de pelea, 2009. 38 x 28 cm
— El Columpio, 2009. 21 x 14.5 cm
— El Arbol, 2009. 20 x 15.5 cm
— Mirra, 2009. 21 x 13 cm
— Los lirios del Monito, 2009. 38.5 x 26 cm
— Totem, 2009. 20 x 15.5 cm
— Ella y los espiritus, 2009. 38,5 x 26 cm
— EL Arbol del Conocimiento, 2009. 25 x 35 cm
— Apropo, Tristes Tropicos, 2009. 76 x 56.5 cm
— El Muro, 2009. 21 x 14.5 cm
— Manda tu cabeza de vacaciones. 38.5 x 26 cm
— La pacha mama. 25 x 35 cm
— El mamon de Afrodita, 2009. 66.5 x 51 cm
— Yoga in the kitchen, 2009. 21 x 16 cm
— The new century, 2009. 38.5 x 26 cm
— Mi callampita, 2009. 25 x 35 cm
— No rueges, 2009. 21 x 14.5 cm
— Los Volcanes, 2009. 20 x 15.5 cm
— La Pescadora solitaria, 2009. 50 x 35 cm
— Palo, palito, 2009. 20 x 15.5 cm
— Las Mentiras, 2009. 21.5 x 17.5 cm
— El Sol quema, 2009. 20 x 12.5 cm
— Oh, sole mio II, 2009. 26 x 19.5 cm
— El ultimo baile, 2009. 38.5 x 26 cm
— Fumandose a Juan Laguna, 2009. 70 x 50 cm
— El Soldado, 2009. 27 x 19 cm
— Manos arriba, 2009. 27 x 19 cm
— La Reverencia, 2009. 50 x 35 cm
— La pieta II, 2009. 40.5 x 32.5 cm
— Cristo, 2009. 40.5 x 31 cm
— La otra orilla, 2009. 38.5 x 26 cm
— The Sacrifice, 2009. 24 x 19.5 cm
— El Colgado, 2009. 31.5 x 20 cm
— Fantasmas en la carretera, 2009. 25 x 35 cm
— Santa Muerte, 2009. 66.5 x 51 cm
— El espiritu de la milonga, 2009. 38.5 x 26 cm
— Diosa Azteca, 2009. 38 x 28.5 cm
— El Condenado, 2009. 66.5 x 51 cm
— San Sebastian, 2009. 21 x 16 cm
— El ultimo viaje, 2009. 25 x 35 cm
— A toda prisa, 2009. 25 x 35 cm
— Pocos amigos menos disgustos, 2009. 25 x 35 cm
— La VÍbora, 2009. 21 x 14.5 cm
— FKK, 2009. 25 x 35 cm
— La Tortuga, 2009. 50 x 35 cm
— San Cristobal, 2009. 31.5 x 20 cm
— El cuerno de la Abundancia, 2009. 50 x 35 cm
— La sonámbula, 2009. 25 x 35 cm
— El ciervo, 2009. 50 x 35 cm
— El Calamnbre, 2009. 66.5 x 51 cm
— Peace, 2009. 40 x 50 cm
— La Voz del Pueblo, 2009. 31.5 x 20 cm
— Por Mi Madre, 2009. 24 x 19.5 cm
— El Faunito, 2009. 25 x 35 cm
— New boots for winter, 2009. 38.5 x 26 cm
— Señorita y filosofia de bolsillo, 2009. 50 x 35 cm
— Los Nadadores, 2009. 38 x 28.5 cm
— La Perra, 2009. 35 x 25 cm
— La vision de Edipo, 2009. 33 x 21 cm
— Yogui, 2009. 35 x 25 cm
— Singer, 2009. 35.5 x 25 cm
— El Aprendiz, 2009. 42.5 x 30 cm
— i’m a mother, 2009
— La Ra-perra, 2009. 32 x 20 cm
— El Saco, 2009. 26 x 210 cm
— Homenaje a la comadre Lola, 2009. 38.5 x 26 cm
— El Tio, 2009. 35 x 25 cm
— Walking pilz, 2009. 20 x 12.5 cm
— Ternos a la medida, 2009. 25 x 35 cm
— Las Cordilleras, 2009. 26 x 19.5 cm
— La Embarazada, 2009. 21 x 16 cm
— La exclamación, 2009. 21 x 16 cm
— Spirits, 2009. 33 x 20.5 cm
— Visita al muro, 2009. 25 x 17 cm
— African Girls, 2009. 15 x 21 cm
— La Lluvia, 2009. 26 x 19.5 cm
— El Nacimiento, 2009. 33 x 21 cm
— El fantasmita, 2009. 25 x 17 cm
— Koala Dance, 2009. 35 x 25 cm
— El nacimiento del pecado, 2009. 25 x 35 cm
— Juicy, 2009. 35 x 25 cm
— El adios de los arboles, 2009. 21 x 13 cm
— El Corcovado, 2009. 21 x 13 cm
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