Sandra Vasquez de la Horra
O sole mio
La galerie Thaddaeus Ropac présente la première exposition consacrée aux dessins de Sandra Vásquez de la Horra dans son espace parisien. L’artiste y présentera quatre-vingt œuvres graphiques créées spécialement pour l’exposition.
Ses dessins au crayon recouverts d’une fine couche de cire transparente sont éminemment personnels et en même temps universels. L’histoire de son pays natal, le Chili, la religion, le sexe, les mythes, les réalités sociales, la culture populaire, la mort composent son vaste répertoire de thèmes, et sont recurrents sur l’ensemble de son œuvre.
Le spectateur se laisse happer dans un univers peuplé de créatures fantastiques, taraudées par des préoccupations charnelles et psychologiques dont témoignent les titres : La Naissance du péché, Le Dernier Voyage, La Femme enceinte, Aussi vite que possible, Peu d’amis moins de disputes, etc. Le personnage occupe presque toujours le centre de la feuille dont la hauteur dépasse rarement 35 cm. L’artiste utilise de vieux papiers jaunis, souvent lignés, parfois écornés. Une fois les dessins terminés, elle les trempe un par un dans un bain de cire d’abeilles fondue, conférant ainsi une matérialité nouvelle à la feuille de papier fragile.
Sandra Vásquez de la Horra, influencée par l’antipoésie du chilien Nicanor Parra, prodigue dans ses œuvres la même ironie irrévérencieuse. Son iconographie traduit les aspects mi-sérieux, mi-cocasses de la banalité quotidienne dans un langage plastique pétillant, teinté d’humour noir et nourri de culture populaire. À l’instar des antipoèmes de Nicanor Parra dénonçant des situations tragiques sur un ton drôle et faussement anodin, les dessins de Sandra Vásquez de la Horra transmettent un message humaniste sur un mode malicieux.
Quelquefois, le titre, espagnol, anglais ou allemand, est écrit en grosses lettres et incorporé au dessin lui-même. Par cette fusion du mot et de l’image, ses œuvres graphiques s’apparentent à la poésie visuelle.
critique
O sole mio