Communiqué de presse
Séverine Hubard, Peter Garfield, Renaud Auguste-Dormeuil
Nulle part ailleurs
La Porcherie est un site singulier puisqu’il est un ancien lieu de transit de porcs dont il reste les stalles. Rémi Tamain, initiateur du projet depuis environ deux ans, a fait d’une partie de ces bâtiments (l’ancienne porcherie) un lieu d’exposition, et a voulu inviter cette année le Frac Bourgogne. Ce dernier a choisi de réunir trois œuvres de sa collection. C’est au deuxième étage que se trouve Mobile home (Harbinger) (1999) de Peter Garfield et Contre-Projet Panopticon (2001) de Renaud Auguste-Dormeuil. En face est projeté, pour la première fois dans une exposition, le film Un Jour, (2006), de Séverine Hubard, acquis en 2007 par le Frac. Cette exposition s’intitule « Nulle part ailleurs ».
Le film de Séverine Hubard a été réalisé durant l’automne 2006 à Dijon à l’occasion de sa résidence liée au programme «Critique du raisin pur» mis en place par les Frac du Grand Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine) sur le mode de l’échange géographique.
Cette vidéo met en scène une maison qui prend la fuite et déambule à pied dans le paysage. Elle marche tranquillement mais sûrement, semble vouloir échapper à son statut de pavillon dans une résidence et se libère.
Ce film fait écho à la photographie de Peter Garfield qui nous montre une maison catapultée dans les airs planant au-dessus d’autres habitations du même acabit. L’artiste a fixé l’image du bonheur moyen : une maison, un jardin, une voiture. Ces deux œuvres dévoilent la tendance qu’a notre société à rendre nécessaire la propriété d’un pavillon.
Contre-Projet Panopticon (2001) de Renaud Auguste-Dormeuil propose l’idée d’échapper à l’omniprésence de la surveillance. Il s’agit d’un vélo qui permet de se déplacer sans être repéré depuis un avion, un hélicoptère ou un satellite. Surmonté d’une sorte de toit constitué de panneaux réfléchissants, il renvoie au ciel une image… du sol, rendant par la même occasion l’utilisateur du vélo invisible.
Ces trois œuvres montrent parfaitement la fragilité d’un bonheur programmé où la nécessité d’une liberté à rechercher s’impose. L’art a cette capacité de faire voyager les esprits tout comme les vélos ou les maisons. Il met de façon humoristique et onirique le doigt sur les pratiques parfois extrêmes de nos sociétés.