ART | NUIT BLANCHE

Nuit blanche 2009-Châtelet-Marais

03 Oct - 04 Oct 2009
Vernissage le 03 Oct 2009

Nuit blanche 2009 investit le quartier de Châtelet-Marais propose des réjouissances artistiques dans des lieux inattendus tels que la station Arts et métiers, l’Église Saint-Eustache ou le Forum des Halles.

Nuit blanche 2009-Châtelet-Marais

François Paire, Mark Wallinger, François-Xavier Courrèges, Gilles Stassart, Melanie Manchot, Doug Aitken, Kimsooja, Vincent Olinet, Sylvie Fleury

Pour cette 8e édition de Nuit blanche, samedi 3 octobre 2009, les deux commissaires artistiques, Alexia Fabre et Frank Lamy, nous offrent un parcours intime, subtil et poétique à travers Paris.

Ils ont choisi des lieux vivants, ouverts, connus et partagés, tels que le parc des Buttes-Chaumont ou le jardin du Luxembourg, où les oeuvres étonneront les visiteurs de ces jardins populaires. Ils transformeront également des établissements sportifs, en accueillant des artistes des quatre coins du monde venus visiter ou revisiter Paris.

Des lieux de spiritualité participent à nouveau, cette année, comme l’église Saint-Eustache, Notre-Dame, Saint-Séverin mais également la Grande Mosquée. Des salles incontournables de la vie culturelle parisienne, le Théâtre de la Ville, le Théâtre du Châtelet, s’ouvriront toute la nuit à l’art contemporain.

Mais l’une des spécificités de cette édition sera la visite de lieux de savoir et de transmission mythiques comme l’École normale supérieure ou le musée national du Moyen Âge… où les artistes nous plongeront dans leur univers de réflexion, résolument contemporain, s’inspirant du génie des lieux.

Un important dispositif de médiation, qui se traduit par la présence d’une cinquantaine de médiateurs formés à la connaissance de l’art contemporain, sera mis en place afin d’accompagner les visiteurs dans leur découverte de Nuit blanche. Des actions spécifiques sont également prévues en direction des familles, des seniors et des personnes en situation de handicap et d’exclusion.

Dessinée autour de trois pôles : le nord-est, le centre et la Rive-Gauche, cette Nuit blanche parisienne sera dévoilée par Alexia Fabre, conservateur en chef du musée d’art contemporain du Val-de-Marne (Mac/Val) et Frank Lamy, chargé des expositions temporaires au Mac/Val, dont le remarquable travail à Vitry nous a conduit à les inviter pour cette nouvelle édition.

À l’heure de Paris Métropole, nous nous réjouissons de ce partenariat avec le Conseil général du Val-de-Marne et nous félicitons que le Mac/Val accueille dès l’après-midi du 3 octobre, un événement de Nuit blanche.

Au-delà de Paris, la nuit sera également blanche à Arcueil, Aubervilliers, Clichy-la-Garenne, Les Lilas, Nanterre, Saint-Denis, mais aussi Romainville et Saint-Ouenl’Aumône.

Au-delà de nos frontières, c’est avec fierté que nous accueillons Amsterdam et Tel Aviv dans le réseau des Nuits blanches à travers le monde. Nuit blanche 2009 répondra une nouvelle fois au souhait de la Mairie de Paris d’accroître la place de la culture dans la ville, et en particulier celle de l’art contemporain sous le signe du rêve, du temps retrouvé et de la nonchalance.

— Station Arts et métiers. 19h-7h.

42, rue de Réaumur / 48, 51, 57
rue de Turbigo / 75003 Paris
M° Arts et métiers

François Paire, No Ad billboard, 2009. Installation
Atypique parmi les stations de métro parisiennes, la station Arts et Métiers, métamorphosée en 1994 par le dessinateur de BD François Schuiten et l’architecte Benoît Peeters, se présente comme un Nautilus aux parois rivetées de cuivre. Évocation du Musée des Arts et Métiers, des avancées industrielles du XIXe siècle comme de l’imaginaire qui y est lié, la station est dénuée de tout panneau publicitaire, les hublots situés sur les murs ouvrant sur des scénographies miniatures en écho aux collections du musée.

Dans cet environnement l’artiste français François Paire (né en 1964) intervient pour Nuit blanche, transformant les hublots en caissons lumineux ouvrant sur un extérieur impossible. Le dispositif dans son ensemble recréant un vaste paysage où s’accumulent des panneaux publicitaires vidés de leur contenu, obligeant le spectateur face à ces images
instables et lacunaires,

— Église Saint-Eustache. 19h-7h.
Accès Place René Cassin
2 impasse Saint-Eustache / 75001 Paris
M° Les Halles/Châtelet

Mark Wallinger,
Threshold to the Kingdom, 2000. Vidéo
Au son du Miserere d’Allegri (l’un des sept psaumes de la pénitence), des passagers défilent au ralenti dans le hall de débarquement d’un aéroport. Projetée dans l’église Saint-Eustache, la vidéo Threshold to the Kingdom (2000) accompagnée par cette musique spirituelle et doloriste, ressemble aux passages des âmes à travers les portes du paradis.

Ironique, critique sur l’état du monde actuel, Mark Wallinger utilise les ressources de la peinture, la vidéo et l’installation pour exprimer un point de vue contestataire sur l’actualité politique, artistique ou sociale.

Exposé dans le monde entier, récompensé par le prestigieux Turner Prize en 2007, il compte parmi les artistes britanniques contemporains les plus en vue.

— Forum des Halles. 19h-2h.
Place Basse / 75001 Paris
M° Les Halles/Châtelet

François-Xavier Courrèges, My Night, 2008. Vidéo
Filmé en plan fixe, un coeur en plastique rouge clignote du jour à la nuit jusqu’à ce que celui-ci vienne à bout de sa réserve d’énergie. L’image, simple et percutante, devient peu à peu véritablement hypnotique, obsédante.

My Night, pièce de 2008 est accompagnée des tonalités post-rock du groupe «That Summer». L’artiste français François-Xavier Courrèges (né en 1974) crée au Forum des Halles un univers subtil où la simplicité des moyens se conjugue à une sensibilité exacerbée et à une atmosphère mélancolique. À la fois familières et entêtantes ses oeuvres (vidéos, photos ou dessins) évoquent sans pathos, le sentiment amoureux, la déception, le temps qui passe et la fragilité des êtres. Ou quand légèreté rime avec profondeur…

— Monop’ Forum des halles. 19h-00h.
Porte Berger N – 2 / 75001 Paris
M° Les Halles/Châtelet

Gilles Stassart, Les diététiques: généralités alimentaires
Journaliste, critique, auteur et éditeur, Gilles Stassart (né en 1967) approche les arts culinaires par le biais de l’écriture. Il devient spécialiste de la confrontation entre arts plastiques et alimentation et assure dès lors le commissariat d’événements atypiques et originaux.

Directeur du restaurant le Transversal du Mac/Val (Vitry-sur-Seine) entre 2004 et 2008, il inaugure dans ce cadre un véritable laboratoire où il réalise avec des artistes contemporains des oeuvres culinaires. Actuellement chef du Nomiya, la table d’hôte imaginée par l’artiste Laurent Grasso sur le toit du Palais de Tokyo, il ne cesse d’explorer les passerelles entre art contemporain et gastronomie.

Pour Nuit blanche, Gilles Stassart a conçu Les diététiques un cycle de 4 performances se tenant chacune dans un espace de vente Monop’ (enseigne de la marque Monoprix). Confiés à des artistes contemporains, chacun de ces tableaux s’appuie sur l’un des modes de perception que nous avons de l’alimentation. Perception de l’image par l’artiste Stephen Dean ; du son par les musiciens François Martin et Nicolas Petit ; de l’objet par Gilles Stassart, Garance Stassart et les cuisiniers du Transversal ; du geste physique par la plasticienne Anne Deleporte et Thierry Garnier cuisinier du Transversal campent le paysage de ce qui forge et détermine au final notre goût.

Gilles Stassart, Garance Stassart et les cuisiniers du Transversal, Perception de l’objet
Comme en train de se livrer eux-mêmes à leur propre shopping, des mannequins de présentation peuplent de leur présence fantomatique les rayons. Vêtues chacune de pied en cap exclusivement à partir de matières alimentaires, ces créations «vestialimentaires» attirent notre attention sur les textures des objets comestibles tout en valorisant le caractère intime de la pratique gourmande.

— Monop’ Beaubourg. 19h-3h.
135 rue Saint-Martin / 75004 Paris
M° Les Halles, Etienne Marcel

Anne Deleporte et Thierry Garnier, cuisinier du Transversal, Perception du geste
On a tendance à l’oublier mais la préparation culinaire résulte avant tout d’un geste, celui du «préparateur». Anne Deleporte, plasticienne et Thierry Garnier, cuisinier du Transversal rendent hommage à cette impulsion originelle et présentent une chorégraphie formée d’une succession de gestes physiques présidant à la préparation de pâtisseries qui seront offertes à la dégustation des spectateurs.

— Théâtre du Châtelet. 00h-7h.
1 place du Châtelet / 75001 Paris
M° Châtelet

Melanie Manchot, Kiss, 2009. Vidéo

Formée à New York et à Londres, l’artiste allemande Melanie Manchot (née en 1966) explore la notion de portrait au gré de ses photographies, vidéos et films.
Pour Nuit blanche, elle présente l’oeuvre Kiss, long plan de 10 minutes filmé en continu avec sa caméra 16 mm. Assis au premier étage d’un bus londonien, un jeune couple s’enlace pour un interminable baiser. La caméra de Melanie Manchot s’attache à ce moment clé du cinéma et épouse les vagues de désir qui traversent les protagonistes tout à leur baiser. De plus en plus intense et passionnée, cette étreinte laisse poindre des instants de tendresse, de jeu ou d’agressivité, l’artiste considérant le geste comme révélateur d’un comportement, d’une personnalité.

— Théâtre de la Ville. 00h-7h.
2 place du Châtelet / 75001 Paris
M° Châtelet

Doug Aitken, Hysteria, 1998. Vidéo
Né en Californie en 1968, l’artiste américain Doug Aitken, s’il varie les pratiques artistiques, atteint la reconnaissance internationale avec ses installations vidéos. Primé à la Biennale de Venise en 1999, il s’illustre avec des dispositifs d’écrans monumentaux structurant l’espace et immergeant le spectateur dans l’image.

La vidéo Hysteria, adaptée pour être diffusée sur un écran dans la salle du Théâtre de la Ville, compile des séquences d’archives de scènes d’hystérie collective provoquées par des concerts de rock des années 60 à nos jours. Les images noir et blanc puis couleurs s’enchaînent ralenties et recadrées tandis que résonnent cris stridents et hurlements. La caméra reste exclusivement braquée sur le public et l’identité des musiciens demeure toujours mystérieuse, nous laissant face au spectacle d’une foule en transe, expression collective extrême et terrifiante.

— Hôtel de Ville. 19h-7h.
Parvis de l’Hôtel de Ville
75001 Paris / M° Hôtel de Ville

Kimsooja, Needle Woman in Paris, Vidéo
Pour Nuit blanche, l’artiste coréenne Kimsooja (née en 1957) a produit à Paris sur les Champs-Élysées un nouveau film que l’on découvre, projeté sur le parvis de l’hôtel de Ville. Le projet reprend un mode d’intervention récurrent dans son oeuvre et déjà mis en oeuvre dans d’autres capitales du monde.

La «Needle woman» est une femme, l’artiste en l’occurrence, qui se tient de dos, immobile dans la foule et le chaos de la ville. Nourrie d’influences culturelles larges, Kimsooja produit des oeuvres (vidéo, installation, photographie, performance…) caractérisées par le calme, la poésie, le sentiment méditatif et l’universalité qu’elles dégagent. Située à New York depuis 1999, avec le projet actuellement de venir s’installer à Paris, l’artiste développe une réflexion autour des questions d’identité, d’exode, de nomadisme, du devenir et du rôle de l’individu dans la société.

— Hôtel d’Albret. 19h-7h.
31 rue des Francs-Bourgeois / 75004 Paris
M° Chemin vert, Saint-Paul

Vincent Olinet, Je vous aime tous, 2006. Instalation

Mixant histoire personnelle, sujets populaires et objets du quotidien, l’artiste français Vincent Olinet, (né en 1981) développe une oeuvre entre dessin, sculpture, installation et photographie. Pour Nuit blanche, Vincent Olinet plante dans la cour de l’Hôtel d’Albret un bien drôle d’arbre.

Si son écorce et ses branches sont recouvertes de moquette, sa floraison est elle, bien réelle. Ainsi l’oeuvre à chaque fois différente, incorpore le passage du temps qui flétrit la fraîcheur des éléments végétaux à mesure que la nuit avance.

— Cathédrale Notre-Dame de Paris. 19h-5h.
Accès par la sortie (Porte de gauche face Eglise)
Parvis de Notre-Dame ou Place Jean-paul II / 75004 Paris
M° Cité

Sylvie Fleury, Cristaux, 2001. Installation lumineuse
Artiste suisse née à Genève, Sylvie Fleury se fait connaître à partir des années 90 avec des oeuvres au fort impact visuel, jouant du détournement et de l’appropriation d’objets. Avec humour et esprit, l’artiste brouille les pistes, interroge les codes identitaires et les valeurs symboliques de notre monde actuel.

Pour Nuit blanche, Sylvie Fleury investit la cathédrale Notre-Dame de Paris avec Cristaux, une oeuvre très largement reformulée pour le cadre majestueux de l’immense cathédrale gothique. Disposés à travers l’édifice, des cristaux lumineux évoquent entre autres un chemin de croix, l’illumination de la foi ou le chatoiement coloré de vitraux, proposant un nouvel itinéraire dans ce haut lieu de la spiritualité chrétienne.

 

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