L’édition 2016 de Nuit Blanche se tiendra dans la nuit du samedi 1er octobre de 19h jusqu’au petit matin. Cette année, Bruno Julliard, premier adjoint à la Maire de Paris, et Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo proposent un parcours sur le thème du franchissement. Les visiteurs seront invités à traverser différentes épreuves de transformation de soi à la manière de Poliphile, héros de cette Nuit Blanche qui, dans un roman illustré italien de 1467, voyage en rêve à la poursuite de Polia dont il est éperdument amoureux.
Le parcours IN
Projets d’artistes émergents ou de renommée internationale, français ou étrangers, invités par la direction artistique de Nuit Blanche. Le IN se découvre cette année le long de la Seine, depuis la gare de Lyon jusqu’à Issy-les-Moulineaux.
Sélection de parisART parmi les nombreuses œuvres et installations de la Nuit Blanche :
Parade fluviale de Fabrice Hyber sur le thème du sport
Sur la Seine, un défilé d’une trentaine de bateaux traverse Paris depuis l’Hôtel de Ville jusqu’à l’île aux cygnes. Fabrice Hyber donne vie à différents sports par des sons particuliers qui évoquent tour à tour le bruit d’un mouvement, le cri de l’effort, l’essoufflement, la vitesse de la balle … Cette parade sportive est aussi animée par les passagers des bateaux qui agitent des milliers de drapeaux blancs. Pour l’artiste, ce sont autant de pages d’une histoire à inventer, des phrases à écrire au rythme des éclats de voix qui miment les gestes sportifs.
L’Eveil d’Erwin Olaf se dessine sur les murs de l’Hôtel de Ville
L’une après l’autre, les fenêtres de l’Hôtel de Ville s’animent de vidéos en slow motion.
Des visages s’éveillent et des corps s’étirent lentement. Les nombreuses figures mises en scène par Erwin Olaf sur la façade reflètent les visages multiples de celle ou celui que les visiteurs poursuivront toute la nuit. Enchâssées dans la façade, ces images fardées finissent par faire corps avec l’architecture et semblent se transformer progressivement en statues.
Die bewegte Leere des Moments, une sculpture d’Alicja Kwade
Une imposante horloge suspendue à une grue se balance comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des visiteurs. Mues par les forces gravitationnelles et centrifuges, la pendule et la pierre qui lui sert de contrepoids effectuent une chorégraphie réglée à une vitesse constante. L’installation accorde le mouvement du temps à celui du monde. Motif récurrent du travail de l’artiste, l’horloge témoigne de la volonté humaine de découper le temps pour mieux le maîtriser et l’organiser, de construire la réalité.
Paysage vu à travers un point d’observation, installation-concert de Tobias Rehberger et Thylacine
Entre les futures gares d’Issy et de Pont-de-Sèvres, l’oeuvre immersive de Tobias Rehberger et la performance musicale de Thylacine interconnectent art, son, design graphique et architecture, et reflète la métropole à inventer et construire. Plongeant le spectateur dans un univers de signalétique lumineux, l’installation, réalisée à partir de leds et tubes fluorescents, est une chorégraphie de signes qui se dessinent au rythme de la musique. Dans un crescendo sonore, des lettres s’allument et dévoilent des mots, parmi lesquels le prénom de Polia pourrait bien apparaître.
OX, installation lumineuse de Romain Tardy sur le pont des Invalides
Baptisée OX par son créateur Romain Tardy et créée à l’initiative de The Absolut Company Creation, cette installation lumineuse occupant tout le pont est l’écrin de plusieurs DJ sets orchestrés par We Love Art. Plus qu’un simple décor, ses murs et écrans composés de LED rendent la musique des performeurs perceptible visuellement. La machine prend en compte les fréquences mais aussi les variations et émotions sonores pour créer des animations lumineuses en perpétuelle évolution.
Avant la nuit dernière, installation de Christian Rizzo à l’Hôtel-Dieu
Au milieu de la cour, véritable respiration au sein du complexe hospitalier, un grand disque est suspendu par l’artiste et chorégraphe Christian Rizzo. En basculant, il reflète des fragments de l’architecture néo-classique en même temps que les corps mouvants des spectateurs qui pénètrent dans l’enceinte. Les mouvements du disque et les jeux de lumière sur sa surface font apparaître et disparaître des images parmi lesquelles se glisse la silhouette diffractée d’un homme : serait-ce Poliphile ?
Cote 15,28 : l’amour déborde de Pierre Delavie se met en scène sur la façade de la Conciergerie
La façade de l’ancienne résidence royale a disparu dévoilant son architecture intérieure, elle-même complètement renversée. L’eau de la Seine déborde des quais et baigne les ogives du bâtiment. Pierre Delavie met en scène un gigantesque trompe-l’oeil, comme un mirage dont serait victime le héros dans le délire de son amour débordant et renversant envers Polia.