L’exposition « Nouvelles de Veracruz » au Grand Café, centre d’art contemporain de Saint-Nazaire dévoile le nouveau projet multiforme de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize, autour de figures révolutionnaires de la fin du dix-neuvième siècle.
Florentine Lamarche et Alexandre Ovize, une démarche entre art et artisanat
Avec leur dernier projet, Florentine Lamarche et Alexandre Ovize poursuivent leur démarche entre art et artisanat qui mêle dessin, sculpture, céramique, tapisserie, installation dans des assemblages en forme de véritables rébus plastiques. Leurs nouvelles créations s’inspirent à la fois de l’histoire politique, de l’histoire de l’art, de la culture populaire, du quotidien et de leur propre parcours personnel par de multiples références qui constituent un récit graphique où s’emboîtent plusieurs espaces-temps.
Les nouvelles Å“uvres de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize ont pour thème majeur les figures entremêlées de deux personnalités importantes de la fin du dix-neuvième siècle dans le champ de la pensée révolutionnaire : Elisée Reclus, qui fut géographe et militant et théoricien anarchiste qui participa à la Commune de Paris, et William Morris, également connu pour son engagement politique libertaire, qui fut un des acteurs du mouvement Arts & Crafts qui prônait la réhabilitation des techniques traditionnelles dans le domaine des arts décoratifs et le rapprochement entre art et artisanat. En multipliant les médiums et les supports (papier, tissu, céramique, murs…), les Å“uvres de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize font écho à ce mouvement.
Alors que le Français Elisée Reclus et l’Anglais William Morris ont échangé des lettres mais ne se sont jamais rencontrés, les créations de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize réalisent cette rencontre à leur façon. Les motifs d’apparence naïve qui les traversent, comme les fleurs en bouquets, les fruits et légumes, les formes décoratives et les bribes de paysages bucoliques sont en fait autant de signes d’un langage codé qui renvoie à une réflexion sur la pensée révolutionnaire, la géopolitique, la notion de travail ou encore l’écologie.
Le dessin est omniprésent dans les œuvres de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize
Le dessin est à l’origine de toutes les œuvres de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize : omniprésent, il fait office de notes relayant la pensée et se déploie sur de multiples supports : les murs, la céramique ou la tapisserie. Le duo explore plusieurs manières de faire image et tisse ensemble différents langages et styles graphiques, assemblés comme une écriture. Les gravures de Dürer cohabitent avec un nuage façon dix-septième siècle, la bande dessinée, l’illustration pour enfants, le graffiti… Motifs savants et prosaïques voisinent : feuilles d’Acanthe, pommes, cactus… Ils utilisent aussi toutes les possibilités du dessin comme la sérigraphie, le fusain, la gouache et le tamponnage et varient les gestes qui peuvent être contrôlés, répétés, sauvages ou précis.
Une énergie débordante se dégage des installations à la fois douces et foisonnantes de Florentine Lamarche et Alexandre Ovize. Derrière une impression d’inachèvement se cache un goût pour le bricolage et le hasard. Chaque motif participe d’un projet d’ensemble, qui revisite des pratiques artisanales et des savoirs oubliés pour en éclairer la grande actualité.