Pierre-Olivier Arnaud
Nouveaux horizons II
Pierre-Olivier Arnaud fabrique des images qui sont en deçà et au delà de la représentation. Photographies, affiches, sculpture de néon, magazine….leurs formes et leurs formats sont variés. Jouant sur l’échelle même de ce qu’il photographie : architecture ou maquette ? nébuleuse ou éclat de verre ? reste d’un feu ou morceau de plastique ? il induit un doute quant à ce que nous voyons. Il ne s’agit pas tant d’aller au-delà du désir d’authentification, de remettre en jeu l’ « aura » soit disant perdue dans le processus mécanique. Pierre-Olivier Arnaud crée des œuvres dont la présence et la matérialité sont factuelles, elles ont une épaisseur, une densité et une gravité qui provient de son utilisation de gris très sombres.
Cette dé-saturation oblitère la surface et en quelque sorte la voile. Loin du voile de Véronique dont la légende veut que son imposition sur le visage du Christ fut à l’origine du procédé photographique (impression lumineuse), la brume en grisaille de Pierre-Olivier Arnaud révèle la vanité de toute « vera icona ». Il n’y a pas de vrai ou de faux, à découvrir ou à cacher, mais, pour évoquer Walter Benjamin, toute image porte en elle sa vérité et son mensonge, en cela elle est toujours un outil dialectique. « Plus proche de l’image globale que de l’objet représenté » dit Pierre-Olivier Arnaud. Les affiches imprimées collées directement sur le mur, et dont le nombre est fixé à l’avance, ont une durée limitée. Elles ne sont pas plus ni moins éphémères que toute œuvre plus ou moins bien conservée, mais elles pointent, dans le procédé même de leur exposition, leur limite.
critique
Nouveaux horizons II