Présentation
Fabrice Flahutez
Nouveau monde et nouveau mythe. Mutations du surréalisme, de l’exil américain à l’«Ecart absolu» (1941-1965)
L’ouvrage n’est pas une exégèse du mouvement surréaliste à partir de l’exil outre-Atlantique, mais une contribution au renouvellement de son étude concernant les années d’après-guerre. Certes, l’auteur décrypte les transformations et les mutations du surréalisme dans le contexte littéraire et artistique américain, mais il étudie aussi la prise en compte des philosophies fouriéristes, ésotériques et alchimiques dans sa quête tournée vers le fondement d’un nouveau mythe.
La problématique adoptée met ainsi en évidence la poursuite du surréalisme aux États-Unis, puis en France, sous une forme insoupçonnée et souterraine, désormais dédiée à la veille et à la critique du système.
«Le surréalisme n’est sans doute pas mort, écrit Bataille dès 1945, s’il a souvent des formes discrètes. […] Il ne domine pas moins, sans doute même domine-t-il davantage le temps présent que l’entre-deux guerre.»
Cet éclairage inédit permet de révéler la prégnance du mouvement et la persistance de sa vocation à remodeler la sensibilité contemporaine. Si l’idée de la disparition annoncée du surréalisme — qui remonte à la parution de l’Histoire du surréalisme de Maurice Nadeau et à celle de la Situation de l’écrivain en 1947 de Jean-Paul Sartre — a pu impliquer une certaine marginalisation du mouvement, envisagé par les historiens de l’art comme un fait établi et une avant-garde du passé (alors que paradoxalement l’exposition de 1947 voit affluer des milliers de visiteurs), l’auteur laisse plutôt entrevoir les années 1945-1969 comme une phase particulière. Celle d’une mise au secret qui estompe sa visibilité et réclame aujourd’hui un regard neuf, susceptible de relire complètement les enjeux et certitudes de l’histoire.
L’auteur
Fabrice Flahutez est docteur en histoire de l’art et maître de conférences à l’Université de Paris X Nanterre. Il a publié de nombreux articles sur le surréalisme, notamment sur Hans Bellmer. Il a participé en 2007 à l’exposition «Clovis Trouille» au musée de Picardie.