Nelson Aires, Cédric Alby, Claude Closky, John Cornu, Vincent Dulom, Emma-Charlotte Gobry-Laurencin, Felix Gonzalez-Torres, Mathieu Mercier, Muriel Leray et Claude Rutault
Nous ne vieillirons pas ensemble
Sur une initiative du Label Hypothèse, « Nous ne vieillirons pas ensemble » est une exposition athématique qui regroupe des artistes de différentes générations dont les formes de production interrogent la notion d’auteur et les différents modes d’existences de l’oeuvre d’art.
Pointant certains champs d’action du commissaire d’exposition et les phénomènes de « post-production » (décisions scénographiques, dessaisissement de l’oeuvre, réinterprétations et composition de l’exposition telle une méta-oeuvre, etc.), l’exposition recense un ensemble non exhaustif de distinctions ontologiques de la pièce unique ou en série, au multiple à tirage limité ou illimité, en passant par les oeuvres modes d’emploi jusqu’à des démarches déduites du lieu.
Notons ainsi l’actualisation d’une définition/méthode de Claude Rutault qui propose une toile signée d’un artiste repeinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée, format, couleur et placement ayant été délégué au preneur en charge.
Également basé sur un principe notationnel (« Do It »), l’emblématique tas de 80 kg de bonbons de Félix Gonzalez-Torres questionne, outre sa dimension symbolique, l’authenticité d’une oeuvre réactualisée post mortem. Dans le registre des multiples se côtoient également sept affiches sérigraphiées de Claude Closky en édition illimitée proposées par la galerie de multiples (Paris), une des cinq « Méduses » de Cédric Alby produite par les Astérides (Marseille) et une boîte crânienne (« Sans titre ») de Mathieu Mercier.
Toujours dans une veine caustique, le crochet de boucher de Nelson Aires réalisé en argent massif et sertis de pierres rouges ainsi que le christ anciennement vérolé et aujourd’hui constellé de strass d’Emma-Charlotte Gobry-Laurencin sont quant à eux des pièces uniques produites en série limitée.
Autre développement mortuaire cette fois sur un registre plus littéraire, le Bloc-poème de Muriel Leray induit quant à lui une trajectoire visuelle poétique. À savoir que cette pièce, de même que la prolifération en tubulure d’acier de John Cornu propose un mode de création davantage affilié au lieu d’exposition. Enfin, la peinture de Vincent Dulom relève, elle, d’une technique de reprographie alors que chaque tirage est unique comme pour en souligner la particularité perceptive.
En résumé nul thème fédérateur, nul médium privilégié mais un esprit général “slick” et sobre qui rassemble des préoccupations aussi bien minimales que narratives et alimente notre réflexion sur le bon usage de l’art contemporain.
Evénement
Concert le jeudi 10 juillet à 20h: (a band called) tapette – www.myspace.com/abandcalledtapette