Présentation
Howard Brown
Noureev
Noureev est une véritable légende. Tout au long de son extraordinaire carrière, nombreux ont été les photographes qui ont tenté d’immortaliser son art et de saisir son étonnante beauté.
Cet ouvrage présente une sélection de quelque 170 photographies qui célèbrent l’homme et l’artiste Noureev et constituent un véritable hommage photographique au plus grand des danseurs de notre époque. Cet ouvrage complet inclut notamment des photographies réalisées par des artistes à la renommée internationale tels que Henri Cartier-Bresson, Elliott Erwitt, David Bailey, Martine Franck ou Cecil Beaton. L’ouvrage est complété par une courte biographie, la liste des plus grands rôles de Noureev, ses productions, les films, émissions de télévision et vidéos lui étant consacrés ainsi qu’une bibliographie sélective.
La passion de Noureev pour la danse a commencé dès l’âge de 7 ans. Sa mère, Farida Noureeva réussit, avec le seul billet qu’elle avait pu se permettre d’acheter, à faire rentrer tous ses enfants pour voir un ballet patriotique avec l’étoile bachkire Zaituna Nazretdinova. Noureev décida à cet instant qu’il serait danseur. Sa passion pour la danse fut marquée par des défis permanents. Contre son père, contre ses propres limites, face aux blessures, mais aussi et surtout face aux autorités russes. En 1961, en pleine guerre froide, le Kirov fit sa première tournée à l’étranger, à Paris. Lorsque toute la troupe arriva à l’aéroport pour se rendre à Londres, Noureev se vit remettre un billet pour rentrer à Moscou, soi-disant pour un gala. Convaincu qu’on ne le ferait plus jamais sortir d’URSS, il décida de demander asile à l’Occident ; il prit contact avec les autorités françaises et reçut l’autorisation de rester en France. Cet affront lui valut une peine d’emprisonnement par contumace.
Ces photographies nous montrent l’élan aérien extraordinaire de ses variations de La Bayadère ou Lucifer, son engagement complet dans Giselle, son ardeur et sa mélancolie dans Le Lac des Cygnes, sa vivacité mais aussi sa drôlerie. Ses pas sont exécutés avec superbe, ses variations sont fluides, ses grands jetés progressifs s’emballent en de grands manèges tournoyants. Cet ouvrage parvient à saisir, pour reprendre une formule de la ballerine russe Anna Pavlova, «le sang qui danse dans ses veines».