Ulrich Polster
Notturno
La structure complexe de Notturno (2013; vidéo numérique, Super 8, Hi-8 et VHC transférés en vidéo HD numérique; 31 min, couleur, son) se manifeste de manière proliférante, en mixant librement de nombreuses sources et formes d’expression visuelles et acoustiques.
Ulrich Polster réussit brillamment ce qui a l’apparence d’une sophistication expérimentale. Le principe de mise en forme de cette œuvre, c’est le contournement par méandres.
Des fragments vivants de souvenirs sont partout dans Notturno. En semant des citations, Ulrich Polster souligne, ou met à distance, son expérience propre, ainsi que ce qu’il a vécu et qui constitue son existence artistique et humaine.
Par là , Notturno devient aussi un document sur la transformation de l’artiste, un compte-rendu illustré de l’attitude adoptée par Ulrich Polster vis-à -vis de lui-même et de ses contemporains.
Le réservoir d’images de Ulrich Polster va du gris des villes de l’Allemagne de l’Est de l’après-guerre aux expérimentations de films Super-8 à l’image vacillante et à la pellicule à gros grain, dans l’underground de la RDA et de références au Cuirassé Potemkine de Eisenstein à Film Socialisme de Godard. Il s’enrichit des images intérieures que Ulrich Polster a accumulées au cours de ses longs voyages entre la Saxe, Vienne, Tchernovitz et la Crimée.
Avec sensibilité et même sensualité, Ulrich Polster s’est mis en chemin pour trouver la réponse à la question de ce qu’il est devenu comme artiste. Et la bande-son de ce chemin passe d’une performance live de Vic Chesnutt au compositeur d’avant-garde de Pologne Henryk Górecki, et au mélancolique allemand, Max Richter.
critique
Notturno