L’exposition « Notre beauté fixe – « Photolalies » pour Denis Roche » constitue un hommage au photographe et écrivain Denis Roche, par la galerie lyonnaise Le Réverbère. Alors que Denis Roche est décédé en septembre 2015, la galerie a souhaité un an plus tard, alors qu’elle fête ses trente-cinq ans, organiser une exposition qui soit en accord avec l’œuvre qu’il a laissée, tant photographique que littéraire.
Des photographes contemporains dialoguent avec Denis Roche
Dans le titre de l’exposition, « Photolalies » reprend un terme inventé par Denis Roche. Celui-ci désignait ainsi « l’écho muet » qui résonne entre deux photographies « au-delà du simple vis-à -vis thématique ou graphique ». Inspirée par cette notion, la galerie Le Réverbère a invité les photographes qu’elle représente à créer chacun une « photolalie ». Quatorze d’entre eux ont relevé le défi : ils ont sélectionné une photographie de Denis Roche et lui ont associé un de leurs propres clichés. Ces réponses à l’œuvre de l’artiste créent un espace de dialogue entièrement libre qui s’accompagne parfois d’un texte.
Notre beauté fixe : manifeste de choix photographiques
« Notre beauté fixe »est le titre général d’une exposition qui se déroulera en deux temps et dont l’hommage par « photolalies » à Denis Roche constitue le premier. L’expression constitue elle aussi un clin d’œil à l’œuvre de Denis Roche. Elle rappelle en effet le titre d’un livre majeur de celui-ci : Notre antéfixe, une collection d’autoportraits à la fois photographiques et textuels du couple formé par Denis Roche et sa femme Françoise. Cet ouvrage inaugura la «photo-autobiographie ». Le titre de l’exposition lui fait écho par allitération tout en ayant valeur de manifeste, affirmant les choix photographiques de la galerie. Une double intention d’hommage et d’ouverture sur l’ensemble des œuvres représentées par la galerie.
Un hommage à Denis Roche par les images et les textes
La facette littéraire de Denis Roche est également mise à l’honneur. La réédition de son livre Boîtier de mélancolie, histoire personnelle de la photographie, offre l’occasion de créer de nouvelles associations sur le mur d’image. Les textes rédigés par Denis Roche à propos des photographes William Klein et Bernard Plossu sont placés à côté des clichés qu’il avait choisis dans leur œuvre pour son livre. Une lettre de Denis Roche mentionnant un futur texte pour le livre Vues de l’esprit regroupant des photographies de Jacques Damez est accrochée en vis à vis de l’introduction du texte en question. Ainsi naît une nouvelle « photolalie », textuelle cette fois.