L’exposition « Notes sur l’asphalte, une Amérique mobile et précaire, 1950-1990 » inaugure le cycle sur la photographie américaine au Pavillon Populaire, à Montpellier.
Quarante ans de paysages américains vus par six chercheurs
L’exposition rassemble environ deux cents photographies de six chercheurs américains qui ont tous acquis une solide réputation scientifique dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage : Richard Longstreth, Donald Appleyard, Chester Liebs, John Brinckerhoff Jackson, Allan Jacobs et David Lowenthal. Pendant quarante ans, entre 1950 et 1990, chacun d’entre eux a sillonné les routes des Etats-Unis et a immortalisé les paysages des des Etats-Unis, qu’ils soient urbains ou ruraux.
Les photographies, jusqu’à présent seulement dévoilées dans des publications scientifiques ou des cours universitaires, sont des pièces documentaires. En tant que fruit d’une recherche sur les modes d’appréciation du paysage, ils ne relèvent pas d’ambitions esthétiques. La plupart de ces clichés sont des diapositives destinés à être annotés, comme le serait un carnet de notes. Ils ont constitué pour leurs auteurs un moyen d’enregistrement rigoureux.
Des zones rurales aux quartiers ouvriers, des recherches variées
L’exposition a pour fil rouge l’image d’une « Amérique mobile et précaire » qui s’impose dans tous les types de paysages traversés au quotidien : du monde rural aux quartiers ouvriers en passant par l’environnement direct des voies routières. Les photographies de l’urbaniste Allan Jacobs reflètent la précarité des constructions dans les quartiers ouvriers et le contraste qui les oppose à celles des quartiers d’affaires. Les photographies Donald Appleyard réalisées du milieu des années 1960 au début des années 1980 s’attachent en particulier à l’expérience des villes américaine vécue depuis les automobiles. Ainsi les clichés Axes commerciaux et Mission Beach, de Tijuana à San Diego renvoient-ils l’omniprésence des messages publicitaires autour des routes.
Le voyage photographique de Richard Longstreth nous transporte quant à lui à travers l’architecture américaine populaire et commerciale de la fin des années 1960 et des années 1970. Le parcours est organisé selon une scénographie qui nous invite à un road-trip à travers les Etats-Unis, à l’écart des paysages qui nous en sont habituellement renvoyés. Quittant la route des lotissements standardisés, les photographes chercheurs nous dévoilent le versant vernaculaire de l’Amérique.