Communiqué de presse
Vincent Corpet, Max Streicher, Denis Castellas, Sylvie Fajfrowska, Nazanin Pouyandeh, Steve Galloway, Jean-Michel Pradel-Fraysse et Marc Lathuillière
Nos têtes à têtes seront sans fin : faces à faces
Vincent Corpet
A travers ses Analogies, Vincent Corpet a développé des oeuvres binaires. Chaque diptyque est construit suivant un principe formel où dans une forme identique s’inscrit d’un côté un couple, de l’autre une nature morte.
Dans cette contrainte, le peintre s’attache a présenter des types de relations souvent violents entre couples, en face une nature morte. Pour ce peintre, qui s’est attaqué à l’oeuvre de Sade, il montre une ironie mordante dans ce face à face sur ce que nous nommons les relations humaines.
Max Streicher
Sculpteur du vide, Max Streicher a crée depuis plus de vingt ans des oeuvres en tissus vinyliques dont le principe actif est l’air. Ses sculptures « gonflables » ont pour principe premier le vide. Ces « Géants » qui se font face sont paradoxaux.
Par leurs tailles dans l’espace d’exposition, ils sont censés nous écraser, mais par le médium utilisé, sa couleur et les mouvements de l’air qui leurs insufflent une forme, ils semblent appartenir au domaine de l’esprit voire du rêve ou des visions. Notre confrontation à eux est onirique plutôt qu’angoissante.
Denis Castellas
La peinture de Denis Castellas est une oeuvre cultivée dans le sens où elle puise ses inspirations dans de multiples domaines : de la littérature au cinéma, des sujets populaires aux penseurs de notre culture occidentale.
Cette toile est un portrait frontal de Lénine. Il est en chaise roulante, le regard fixe et percutant d’une personne dans ses derniers instants.
Autour, la peinture blanche fonctionne comme des limbes qui retiennent ce corps frontal avant sa chute définitive. Dans ce face à face avec le spectateur, il y a un ultime défi par ce personnage, ici affaibli, qui façonna notre monde.
Sylvie Fajfrowska
Grande coloriste, Sylvie Fajfrowska utilise la couleur et sa technique à la cire pour développer une oeuvre originale. Dans les scènes de confrontations qu’elle décrit, il n’y a jamais de réelles rencontres.
Chaque personnage joue son rôle mais personne ne se voit vraiment. Un homme menace de son taser un personnage qui ne semble pas concerné. Vision d’une humanité non pas vraiment face à face mais qui singe la rencontre et reste enfermée dans son silence.
Jean-Michel Pradel-Fraysse
Notre part d’animalité est le sujet principal des oeuvres de cet artiste. Ses sculptures à la facture classique représentent des animaux domestiques ou sauvages que nous reconnaissons. L’artiste a choisi de nous confronter ici à ces espèces.
Sortant du mur, ces trompes ou museaux résument à eux seuls la bête en entier. Comme le nez pourrait résumer notre humanité, en tout cas la différencier, ici ce sont les « excroissance nasales » qui nous font face comme une question. Cette présentation frontale de masques bestiaux, à la Messerschmidt, nous questionne sur nos différences.
Nazanin Pouyandeh
Jeune peintre, Nazanin Pouyandeh s’est attachée dans ses oeuvres à décrire les relations entre hommes et femmes. Relations de désirs, de séparations ou d’indifférence, le couple se confronte dans son existence à la violence d’un long face à face.
Dans ses dernières oeuvres, la relation binaire à fait place à des réunions oniriques où des jeunes filles perverses se retrouvent entres elles. Face à la complexité des relations aux hommes, elles semblent avoir préférées ces plaisirs en miroirs et entres elles.
Steve Galloway
Les dessins de Steve Galloway sont d’une extrême précision. Dans ses oeuvres se confrontent une connaissance de la culture picturale européenne et une culture populaire et américaine des Comics.
Des visions aux caractères surréalistes auquel s’ajoute un humour grinçant. Cet humour qui caractérise si bien cette scène californienne lui a permis de s’imposer dans le concert de l’art contemporain en réactualisant ses références.
Ici c’est un spectateur qui découvre, dans ce face à face, le visage de Picasso, sculpté à l’image du Veau d’Or. Quant le nom devient oeuvre et la signature sacrée. Ironie mordante du californien sur nos têtes à têtes avec l’oeuvre d’art.
Marc Lathuillière
Les photos présentées ici ne sont qu’un aperçu du travail important réalisé par ce photographe. Pendant plus de deux ans, il fit le tour de France, de villages en villages : à la rencontre des gens, des métiers, des paysages, de ce que l’on appelle la France et les français.
Cette cartographie est remarquable par son principe de base : chacun y est saisi dans son élément, son décor, ses habitudes et doit porter un masque identique et neutre. Le personnage principal disparaît dès lors et c’est tout son monde qui prends corps. Un portrait à l’envers de ces gens réels, de ce pays, de nous-mêmes en fait.