Filippo Piantanida & Roberto Prosdocimo (FRP2)
Normal Generic Landscapes
Le projet Normal Generic Landscapes naît du besoin d’évaluer de façon critique le moyen même d’expression propre à la recherche artistique des FRP2: la photographie.
Le rapport entre Espace et Individu, élément central de leur recherche artistique, est analysé par le prisme du langage photographique. Dans cette nouvelle perspective de travail, le Paysage, conçu comme une portion de l’Espace infini, devient un élément défini par les facultés de l’observateur, celles du spectateur.
Celui qui observe l’Espace, à travers son champ visuel, en établit les limites extrêmes, le Début et la Fin. Ce qui est compris dans cette portion tout arbitraire, équivaut au concept courant de «réalité». Bien que la technologie permette de la modifier, en ajoutant et en enlevant des éléments, le regard essaie toujours de déchiffrer l’énigme.
Les œuvres des FRP2 visent à s’exprimer dans cette dimension subtile. Après avoir exploré la dynamique des conséquences issues de la «congélation» du temps, dans les séries Atto, les deux artistes décident désormais de se dédier à l’étude de l’Espace, y trouvant d’une certaine manière beaucoup plus d’ambiguïté.
Puisque l’individu contemporain s’est adapté à une réalité visuelle conventionnelle, l’expérience de ce qu’il regarde tous les jours — jardins, rues, monuments — ne le surprend plus.
Les FRP2 veulent altérer ce mécanisme perceptif en décomposant sa structure. La proximité des éléments qui forment nos paysages, urbains ou naturels, peut être modifiée par la photographie. Des végétaux provenant d’écosystèmes lointains les uns des autres, des architectures de différentes villes, se retrouvent ainsi dans une portion d’espace nouveau, dans un «Paysage Générique Normal».
De ce fait, lorsque le degré de ressemblance avec ce que nous avons vécu devient très haut, cela génère un court-circuit dans notre perception rétinienne. Le balancement et la coexistence d’éléments étrangers, repris par les deux artistes avec une forme d’obsession littéraire, atteignent dans Normal Generic Landscapes une dimension de normalité alternative. Ce que d’abord notre regard puis notre cerveau finissent par ne plus pouvoir déchiffrer.
Vernissage
Jeudi 19 janvier 2012