Communiqué de presse
Judit KurtágÂ
Non-reducible complexification
Photographe, puis vidéaste, Judit Kurtág est une artiste d’une incroyable densité. Pour elle, «voir» avec ses yeux revient à partager une expérience totale. Ses vidéos distillent l’étrange sentiment de pénétrer un univers parallèle. Judit Kurtág crée sa propre troisième dimension. Les noirs et les blancs, la musique composée par son père, György Kurtág Jr. et Pascal Lefeuvre, prennent part à cette troublante imagerie.
Les plans se succèdent en fondu, ou au contraire demeurent solidement fixes. La musique s’infiltre et prend peu à peu sa place au gré d’une harmonie chorégraphique et sensuelle. À nous de la suivre, entre ces corps à la fois expressifs et diaphanes qui peuplent l’image. Ces superpositions lentes déclenchent chez le spectateur une recherche perceptive de l’objet. Les formes sont parfois floues, toujours suggestives et l’artiste nous suggère de les appréhender en nous laissant libre de notre interprétation.
Les images concrétisent des recherches physiques et mentales, instrumentalisées par un son dont l’absence est parfois assourdissante. En infiltrant des éléments hétérogènes, Judit Kurtág expérimente. Elle combine diverses données observées autour d’elle afin de chercher à comprendre la structure intrinsèque du monde, monde conscient et monde inconscient. Peu à peu, le sujet émerge pour devenir perceptible. Il n’est autre que le fruit d’une approche scientifique menée au sein d’un laboratoire intime. L’image est le résultat d’une équation à plusieurs inconnues dont les postulats seraient constitués à la fois par l’expérience objective et l’expérience subjective.