Que faire face à la menace?
Créer des mondes imaginaires, lointains, enfouis en soi?
Rêver un havre de paix?
Faire de la beauté un leitmotiv?
Chloé Delaume nous donne un élément de réponse: «modifier le réel est devenu impossible. Pratiquer la magie est la seule solution.»
Nombrer les étoiles est un rituel d’envoûtement vénéneux, un appel à la liberté poétique. C’est aussi une plongée dans une forme spécifique du Moyen-Âge: la ballade. Le mot «ballade», issu de la forme méridionale «ballata», se rattache à la famille de «baller» qui signifie «danser». Avéré au XIIe siècle, «ballade» désigne alors une chanson dansée ou «chanson ballatée» comportant plusieurs strophes et un refrain. Nombrer les étoiles est une pièce où la danse et la musique sont intrinsèquement liées, puisque les deux médiums y développent les mêmes structures de compositions. Nombrer les étoiles est une traversée de la nuit. On y construit des abris de lumière pour jalonner des paysages incertains, et l’on s’y havre. Mais pour se défaire de l’ennemi intérieur, il faut poursuivre le chemin, et affronter les démons ardents, mais aussi Amour, Solitude et Mélancolie. Une transformation silencieuse s’opère lors de ce voyage dans les profondeurs de l’âme et au bout du périple, de nouvelles lueurs apparaissent.
Alban Richard