Philippe Favier
Noircissiques
Apparu sur la scène artistique au début des années 80, Philippe Favier s’est distingué des courants picturaux dominants (graffitiste, Figuration libre, Trans-Avant-Garde) par sa verve de conteur, sa délicatesse et son humour. Privilégiant une échelle miniature, il développe un univers qui emprunte tant aux scènes ordinaires du quotidien qu’au très vaste répertoire de l’histoire de l’art, des danses macabres médiévales aux féeries exotiques des Orientalistes.
Durant quelques années, il adopte un mode complexe de collage, avant de passer à une adaptation de la technique du fixé sous verre. Il compose alors des séries où les références à Bonnard et à Matisse constituent comme autant d’hommages et de clins d’Å“il à de grands aînés. Amoureux du détail, il travaille en orfèvre, cisèle ses figures, guilloche ses fonds. Il retrouve la patience des enlumineurs, jusqu’à revisiter les circonvolutions des manuscrits du Moyen-Âge.
Il alterne, depuis, l’emploi de supports tantôt transparents, comme le verre, tantôt opaques, comme l’ardoise ou le carton, et décline une thématique qui balance entre les débordements narratifs et l’extrême retenue.
Guy Tosatto, 2004
Dans «Noirissiques», série d’œuvres et de gravures dans lesquelles il recouvre de noir des images, photographies, cartes, trouvées en chinant ou dans des magazines en ne laissant apparaitre que quelques visages ou quelques formes. Cette série a été le thème de son exposition à La Maison européenne de la Photographie, à Paris, en 2013.
Il y a quelques mois Philippe Favier apprend que son nom a été donné à un papillon de nuit. Il en donne le nom à une série d’œuvres. Avec des morceaux de verre peint découpés et épinglés – tels des papillons – à des planches de cartons, Philippe Favier revient à la peinture sur verre, constante de son travail, depuis toujours et notamment dans les Å“uvres qu’il réalise à partir de 1988 pour les espaces publics.